Crédits photos : Warwick University & RDM
Un partenariat entre une PMI et l’Université
RDM est un équipementier automobile anglais familial. Ce groupe a diversifié son activité avec l’objectif de fabriquer des nacelles autonomes : des sortes de petits véhicules autonomes. Ces véhicules qui se suivent dans des environnements facilement cartographiés limitant ainsi les risques d’incidents.
Pour développer son projet, RDM s’est associé à WMG. C’est un département de l’université de Warwick au Royaume pour simuler en VR les déplacements des nacelles autonomes. Objectif : optimiser leur trajets.
Un modèle qui se cale sur la vie animale
Les véhicules autonomes peuvent intégrer jusqu’à 4 personnes. Ces petits véhicules se suivent en utilisant un algorithme “SWARM” ou “essaim” en anglais. Le groupe RDM est un équipementier familial qui ne dispose pas de centre de recherche pour la simulation. C’est pourquoi il il s’est rapproché de l’Université de Warwick.
L’idée est d’appliquer le mode de fonctionnement des essaims dans le domaine de ses petits véhicules électriques. Le tout pour être plus efficace que les projets à trop grande échelle. WMG a créé un algorithme : en effet RDM a construit beaucoup de véhicules. Ces derniers se déplacent en essaims, comme un peloton, l’objet de ce projet est d’optimiser ce peloton. En effet, si vous avez des véhicules dispersés un peu partout, l’idée est de leur faire prendre le meilleur itinéraire. C’est là qu’intervient la supervision des nacelles autonomes par l’homme. Dans une pièce dédiée au contrôle des déplacements, on place un superviseur.
On vient d’une certaine manière de retirer le conducteur qui doit assurer la sécurité à bord (safety driver) du véhicule. Cette tâche peut s’effectuer depuis le centre de contrôle. RDM a ainsi fait appel à WMG pour réaliser une simulation en réalité virtuelle. Le tout avant de se lancer dans la vraie vie qu’un superviseur pouvait suivre l’activité simultanée de 5 nacelles,
Des transports mieux répartis dans la ville
Une technologie inspirée de la nature est en cours de développement pour gérer les flottes de nacelles sans conducteur. Le concept résulte de la fusion des informations provenant d’autres véhicules proches. Ceci pour permettre à chaque groupe de décider localement de l’action la plus appropriée pour l’ensemble du groupe. A l’instar du comportement actuel des insectes et des oiseaux.
Cela signifie que les véhicules peuvent signaler tout comportement inattendu à un superviseur. Le tout en donnant aux autorités locales la possibilité de tirer parti du ” peloton “. Les véhicules se suivent lorsque c’est possible pour minimiser le nombre ou les mouvements individuels des véhicules. La technologie permet également au système d’adapter automatiquement son comportement à la demande. Ainsi, les nacelles peuvent se répartir de manière optimale dans une ville. Chaque zone est ainsi plus fréquentée.
Le véhicule sait à chaque instant où il se trouve
Cette nacelle est un véhicule électrique 100% automatisé. Le véhicule est bourré de capteurs, donc il peut à chaque instant localiser où il se trouve et voir ce qui est en face de lui. C’est un gros robot sur roues en quelque sorte. Pas si révolutionnaire ? Si ! Car dans un projet qui souhaite mettre en avant un usage futuriste, il faut également que chacun puisse utiliser ce produit. Les “facteurs humains” sont une ressource souvent sous utilisée.
Concevoir grâce au facteur humain
L’objectif de ce département de WMG est de regarder les produits ou les services proposés. L’équipe peut alors réaliser, à travers une étude du design et des interviews avec les utilisateurs, une analyse factuelle. Au lancement de ce projet, l’université ne disposait pas de solution VR. Alors, elle a choisi de développer un centre de simulation pour analyser tous les problèmes que pourraient rencontrer les utilisateurs. Le tout en toute sécurité. En VR on peut tout faire : faire passer un robot près de vous, et on peut questionner tous les futurs utilisateurs en amont.
L’Université étudie l’impact du projet en matière de recherche. Elle aide les entreprises à lancer la solution sur le marché de la manière la plus adaptée.
Avons nous besoin d’une voiture pour 10 minutes de transport ?
Il est évident que le modèle actuel : c’est à dire être propriétaire d’un véhicule et de l’utiliser pour un simple parcours de 10 minutes par jour n’est pas un modèle éco responsable.
Nous aimons ce modèle car il nous garantit indépendance et praticité, mais on peut aussi avoir cela avec les navettes autonomes.
Ce que les patrons de cette entreprise souhaitent, c’est que ce système soit le plus intuitif pour les utilisateurs et soit déployé très largement.
Le groupe familial RDM a plusieurs projets en cours comme le déplacement de personnes âgées en Australie. Également un projet au terminal 5 d’Heathrow avec intégration d’un chariot à bagages vers et depuis les avions.
Ainsi que d’autres projets au canada, en Finlande, à Singapour, aux USA et au Vietnam.
2,7 millions de livres sterling d’aides du Royaume-Uni
Le WMG (Département de l’Université de Warwick) vient de recevoir pour ce projet 2,7 millions de livres sterling. Le gouvernement britannique finance ce projet pour créer un environnement de simulateur de réalité virtuelle très précis.
Les véhicules autonomes sont au coeur de l’actualité, qu’il s’agisse de la fonction “Auto Pilot” de Tesla, ou des “nacelles” entièrement sans conducteur qui sont nées chez RDM en octobre 2016.
Au fur et à mesure que la technologie devient plus courante, les gens sont de plus en plus confiants. Ils pensent que les véhicules individuels seront capables de conduire et de naviguer eux-mêmes. Mais une seule voiture autonome n’a qu’une valeur limitée. Elle doit fonctionner dans le cadre d’un système de transport existant – c’est pourquoi les conversations se tournent maintenant vers la question de savoir comment elle fonctionnera réellement dans un réseau urbain.
Efficacité et sécurité
Actuellement, un module peut déplacer une personne (peut-être deux s’il est partagé). Mais il faut qu’un conducteur formé à la sécurité soit à bord du véhicule, ainsi que des caméras de circulation pour surveiller chacun de ses mouvements et s’assurer qu’il fait ce qui est attendu.
Cela coûte cher, donc pour rendre le transport urbain autonome plus efficace – tout en maintenant la sécurité – nous devons partager cette supervision entre les véhicules autonomes et les systèmes externes (caméras et humains).
Nous voulons y parvenir en utilisant l’intelligence de l’essaim (ce que font les abeilles ou les fourmis lorsqu’elles font partie d’une colonie). Le tout pour permettre une surveillance collaborative et en temps réel des modules. Ce qui signifie que les modules individuels sont supervisés localement. Non seulement par des caméras ou des humains, mais aussi par les modules voisins de la colonie d’essaims.
Une rubrique réalisée en partenariat avec Territoire d’Energie Mayenne dans le cadre de la semaine de l’éco-mobilité
Sources : Université de Warwick, Valentina Donzella, eadt.theid.org