À l’Université du Nebraska à Omaha, les chercheurs Keaton Young, James E. Pierce et James M. Zuniga explorent les possibilités des prothèses réalisées par impression 3D et la façon dont une prothèse de la main a pu changer la qualité de vie d’un homme de 72 ans ayant subi une amputation partielle du doigt.
La perte partielle de la main, telle que celle des doigts, est considérée comme une “amputation mineure” et les auteurs de l’étude affirment que c’est quelque chose de malheureusement courant ; dans les faits, d’ici 2050, près de 3,6 millions d’amputations sont attendues, affectant les individus et les nombreuses tâches qu’ils doivent accomplir quotidiennement. De nombreuses prothèses sont en mesure de les aider grandement dans les activités de la vie quotidienne (AVQ), tout en améliorant l’estime de soi, l’image corporelle, la coordination entre les membres et la symétrie du corps.
L’impression 3D pour des dispositifs médicaux de meilleure qualité
Mais de nombreux dispositifs entraînent un “abandon”, les patients ressentant un rejet de ce dispositif, mais aussi une douleur due à un mauvais ajustement, une frustration due à une conception de moindre qualité et beaucoup ne sont pas satisfaits de l’aspect esthétique. Jusqu’à 70% des personnes qui ont des prothèses déclarent être insatisfaites d’elles.
Dans l’étude de cas examinée au cours de cette recherche, la personne avait perdu une partie de l’index de sa main droite. Il utilisait auparavant une prothèse de doigt en titane MCP-Driver™ avec un certain succès – bien que leur coût puisse être considéré comme important par certains allant de 9000 à 19000 dollars. Le dispositif en titane a servi de comparaison pour celui en 3D créé dans le cadre de l’étude.
Les essayages ont commencé à distance. La zone affaiblie de la main du patient a été scannée, de même que l’autre main non affectée qui a servi de modèle pour la prothèse. La partie imprimée en 3D permet une préhension par pincement, rendue possible par trois sections segmentées avec de simples articulations pivotantes entre chacune d’elles.
“Alors que l’accessibilité à l’impression 3D continue de s’élargir, il existe un grand potentiel pour l’impression 3D pour ouvrir la voie à de multiples nouvelles applications et dispositifs médicaux, ce qui pourrait transformer le processus de fabrication des futurs dispositifs médicaux.” – Keaton Young, James E. Pierce et James M. Zuniga, chercheurs de l’étude.
Les pièces ont été imprimées sur un Ultimaker 2, en utilisant du plastique biodégradable. D’autres composants ont été ajoutés comme une corde de nylon et une corde élastique qui permettent la flexion et l’allongement. Enfin, une forme rembourrée et un revêtement protecteur réduisent la friction.
Une prothèse plus maniable et confortable pour le patient
Dans cette étude, l’idée était que le patient attrape des petits blocs dans une caisse et les déplace dans une autre avec ses mains et la force de ses doigts. Les résultats ont été impressionnants puisque le patient a été capable de déplacer 18 blocs par minute sans prothèse. Avec la prothèse, il pouvait déplacer 22 blocs par minute – alors que le membre non affecté pouvait déplacer 30 blocs. La prothèse de doigt imprimée en 3D a offert des résultats positifs, avec une efficacité à la tâche augmentée jusqu’à 73 %. Les chercheurs ont déclaré que cela prouvait que la prothèse 3D améliorerait la dextérité de l’utilisateur, se révélant plus maniable que celle en titane.
Quand une personne perd la fonctionnalité d’un membre, elle doit travailler beaucoup plus que tout le monde pour faire des choses que l’on tient pour acquises – marcher, courir, saisir des objets, manger, jouer d’un instrument de musique et bien d’autres choses. Cette étude montre que les avantages de l’impression 3D peuvent être primordiaux pour changer la vie de nombreuses personnes. Une chose que les concepteursont bien compris car de plus en plus de dispositifs médicaux sont réalisés avec l’impression 3D. Il peut s’agir de prothèses de jambes, de bâtons de marche, de dispositifs d’aide aux activités de plein air, et bien plus encore.
Source : 3Dprint