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Laval VirtualInterview

b-com : institut de recherche technologique pour les entreprises

Institut de recherche innovation sur les technologies immersives

b<>com est exposant à Laval Virtual du 12 au 14 avril 2023.

Crédits photos : b<>com

b<>com est un institut de recherche technologique à destination des entreprises qui veulent investir dans l’innovation. Il les aide à déployer les technologies immersives au sein de leurs process, afin d’améliorer leur compétitivité. b<>com est exposant au salon Laval Virtual du 12 au 14 avril 2023, sur le stand A86. Interview avec Guillaume Jégou, Responsable Laboratoire Technologies Facteurs Humains.

Pouvez-vous présenter votre entreprise ? 

Les technologies de b<>com sont développées pour les infrastructures numériques, les industries culturelles et créatives, la santé, la défense, la sécurité et l’industrie 4.0. Basés à Rennes, Paris, Lannion et Brest, nos experts imaginent des solutions dans les domaines des réseaux 5G et au-delà, du traitement de l’image et du son, de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité, des sciences cognitives et des réalités mixtes. Grâce à notre équipe d’ingénierie avancée et ses moyens scientifiques propres, b<>com propose à ses clients des innovations qui font la différence.

Que proposera votre entreprise lors du salon Laval Virtual 2023 ? 

Cette année b<>com présente deux solutions, à savoir *Ngagement* et /Ar Cloud/. *Ngagement* est un outil de conception et d’analyse comportementale en réalité virtuelle, qui intègre les outils permettant de concevoir, auditer et tester des environnements complexes plus riches en toute agilité. Ces environnements peuvent être conçus grâce aux outils immersifs intégrés ou importés à partir de jumeaux numériques représentant des espaces réels. Il permet d’explorer de nouveaux concepts et de réduire les risques liés à l’utilisation de futurs systèmes complexes, dès les premières phases de conception. En immergeant l’utilisateur dans un jumeau numérique du futur environnement à appréhender, l’utilisation du système peut être évaluée avant sa mise en production, permettant ainsi d’accélérer la mise sur le marché et de réduire les coûts liés à des difficultés d’usages.

/Ar Cloud/ est une plateforme souveraine de réalité augmentée déportée sur le cloud ou en bordure permettant d’offrir des expériences de réalité augmentée collaboratives, précises et persistantes à l’échelle d’un bâtiment ou d’une usine, quel que soit le dispositif utilisé (Hololens, Android, iOS). En effet, cette plateforme permet de localiser précisément n’importe quel dispositif connecté équipé d’au moins une caméra en s’appuyant sur une cartographie 3D unique de l’environnement réel créée et mise à jour par l’ensemble des dispositifs connectés à la plateforme. Cette plateforme a été expérimentée en partenariat avec Eiffage, Artefacto, Siemens et Orange en adressant plusieurs cas d’usage de réalité augmentée tels que le contrôle de conformité, l’aide à la navigation et à la maintenance, ou encore le gardiennage de bâtiments.

Laval Virtual fête sa 25e édition cette année. Avez-vous des souvenirs à partager depuis la première édition en 1999 ? 

J’ai participé à de nombreuses éditions du salon, et je dois dire que c’est toujours aussi motivant de découvrir les nouveautés, d’échanger avec les passionnés du domaine et de rencontrer les entreprises intéressées par les technologies immersives. Parmi les différents souvenirs notables, je peux sans doute citer l’édition 2016, avec la présentation du tout premier casque HTC VIVE, qui marquait un tournant par rapport aux autres dispositifs existants. Pour l’époque, la qualité d’image, la précision du tracking, les contenus de démos étaient assez impressionnants ! 

Le monde des technologies immersives a été bousculé par l’apparition du Métavers et des mondes virtuels. Quelle est votre opinion sur ces nouveautés ?

Le Métavers est un sujet complexe qu’il faut appréhender au-delà du buzzword (qui s’essouffle un peu d’ailleurs !) avec un peu de recul et de perspective. J’ai suivi avec intérêt l’émergence médiatique du concept, qui a suscité beaucoup de promesses et autant d’attentes dans le monde des usages et services immersifs. Si je reconnais qu’il y a effectivement des enjeux d’usage associés au Métavers, je pense qu’il faut aborder le sujet avec prudence et prendre en compte les très nombreux défis soulevés.

Tout d’abord, il faut noter qu’en réalité le concept de Métavers n’est pas nouveau. L’idée d’univers virtuels interconnectés existe depuis des décennies, et plusieurs plateformes ont déjà tenté de s’en approcher. Certains pourraient même argumenter que tout univers 3D persistant multiutilisateur serait une forme de métavers, ce qui signifierait qu’il y a déjà des dizaines de millions d’utilisateurs du Métavers depuis des années ! Cependant, dans une acceptation un peu stricte, incluant nécessairement une dimension immersive et interconnectée, il reste encore du chemin à parcourir… Pour autant, si on regarde les progrès récents en matière de réalité virtuelle (immersion), de réseaux haut débits (larges volumes de données et faibles latences), d’intelligence artificielle (modélisation et anticipation des comportements, interactions naturelles) et de blockchain (paiements, biens virtuels soutenant la viabilité économique), les ingrédients sont là et il est vrai que nous pouvons maintenant envisager l’émergence d’un « vrai » Métavers d’ici quelques années.

Cela étant dit, il est important de considérer les enjeux, défis et verrous que cela pose et qui ne sont pas encore résolus. Par exemple en termes d’expérience utilisateur, les moyens de simulations sensoriels sont encore imparfaits et partiels, impliquant une approximation perceptive encore notable, ce qui rend la VR sociale encore perfectible. On peut également citer les problématiques liées à l’ergonomie d’interaction qui soulève encore beaucoup de questionnement. Également, l’accessibilité pourrait être un enjeu qui nécessiterait d’améliorer l’accès aux dispositifs et de valider leur confort et leur acceptabilité pour des usages prolongés, avec des questions sur les impacts en termes de santé. D’autres questionnements peuvent concerner le respect de la vie privée, le partage et la sécurité des données avec des plateformes mondiales, dont l’acceptabilité sociale ou juridique serait à étudier. Autre point encore, une standardisation assurant l’interopérabilité devra être mise en place à grande échelle. C’est notamment un prérequis pour permettre aux utilisateurs de conserver leur identité et actifs numériques dans un Métavers global, composé d’une multitude de sous-métavers interconnectés.

Malgré ces préoccupations, le Métavers reste selon moi un concept intéressant pour l’avenir et qui peut avoir de premières applications prochainement. Parmi les opportunités intéressantes à court terme, on peut citer la formation et la simulation à partir de jumeaux numériques. En représentant numériquement le réel, par nature persistant et multiutilisateur, et à condition d’offrir l’accès à une immersion et d’une présence de qualité, la formation en Réalité Virtuelle pourrait être le premier usage professionnel d’ampleur du Metavers dans les années qui viennent.

Comment voyez-vous le secteur de la réalité virtuelle dans 10 ans ? 

Les technologies immersives ont évolué rapidement ces dernières années, offrant des expériences plus fluides, plus réalistes et plus convaincantes pour les utilisateurs. L’évolution va certainement se poursuivre très positivement. Les années qui viennent vont être passionnantes dans ce domaine, tant du point de vue des évolutions technologiques que de celui des usages !

Tout d’abord, dans les 10 prochaines années, on peut sans doute s’attendre à une amélioration de la qualité d’affichage, de la résolution et du champ de vision pour offrir une expérience plus immersive et plus réaliste aux utilisateurs. Il y a également beaucoup d’attentes du côté de la réduction de la taille et du poids des casques, qui sont encore relativement encombrants et lourds, ce qui limite la portabilité et le confort pour les utilisateurs. On peut aussi miser sur des avancées dans le domaine des interactions naturelles, grâce à des évolutions significatives des technologies de suivi des mouvements, de reconnaissance gestuelle et d’expressions faciales non intrusives. Cela permettra aux utilisateurs d’interagir avec les environnements virtuels de manière encore plus naturelle, intuitive et de renforcer les usages collaboratifs (ludiques, ou professionnels en co-conception, créativité, formation, etc.). Nous pourrions également espérer l’émergence de dispositifs haptiques plus aboutis et meilleur marché, qui fourniront un retour tactile précis et facilement utilisable. Il est aussi probable que nous assisterons à un développement du marché des dispositifs mixtes VR/AR, ouvrant ainsi la voie à davantage d’expériences hybrides et de nouvelles applications. Ce qui ne va pas être sans poser d’épineuses questions d’ergonomie dans les années qui viennent !

Mais c’est aussi et surtout en termes d’usages que l’on peut prévoir une croissance marquante dans les années qui viennent, notamment dans le domaine professionnel. On voit de plus en plus d’entreprises s’y intéresser, dans un contexte économique et sociétal favorisant l’optimisation des déplacements et des coûts, la résilience et la gestion du risque, ainsi que le besoin de développer des expériences engageantes pour les clients et collaborateurs. Les technologies immersives offrent des opportunités importantes sur ces points. Les cas d’applications professionnels vont probablement se développer pour la conception de systèmes complexes mais aussi la formation et la maintenance. Dans le milieu industriel, les usages de la VR autour de la collaboration, la productivité et la sécurité vont je pense s’accroître significativement, car ils permettent l’immersion dans des environnements de simulation réalistes et sécurisés pour les travailleurs, notamment dans des domaines à risque tels que l’énergie, l’aérospatiale, la médecine ou la défense. On peut penser aussi à un développement dans les domaines de la santé, de l’architecture ou des industries culturelles.

Ma conviction est également que la VR, dans les années qui viennent, va pouvoir bénéficier d’une intégration accrue avec l’intelligence artificielle, qui va booster ses usages, tant professionnels que ludiques. On peut faire l’hypothèse que les avancées récentes dans le domaine des IA génératives de dialogue ou d’images/vidéo vont impacter significativement la création de contenus et d’interactions immersives en 3D. C’est sans doute la prochaine étape ! L’IA, couplée aux technologies d’analyse du comportement, va permettre d’offrir des expériences plus personnalisées et adaptatives aux utilisateurs, mais également de réduire significativement les coûts de production de contenus. Par exemple, les systèmes d’IA pourraient suggérer des environnements virtuels ou des interactions basées sur les préférences et les comportements de l’utilisateur, analysés grâce aux capteurs intégrés aux casques.

En conclusion, je crois que la réalité virtuelle va continuer à nous émerveiller significativement dans les 10 prochaines années, offrant des expériences utilisateurs toujours plus immersives, réalistes et adaptées. J’ai cité quelques éléments qui vont je pense favoriser le développement des usages, professionnels notamment, on pourrait ajouter également l’appétence accrue pour le télétravail ou la formation à distance comme des exemples de facteurs sociétaux et économiques clés. Cela ouvre la voie à de nouvelles applications de la VR et à de nouveaux marchés, ce qui rend cette technologie très excitante pour l’avenir !

À propos de l'auteur

Rédactrice Web Freelance. Jongleuse de mots et chercheuse de mots-clés. J’aide les entrepreneurs, start-ups, associations et TPEs à se dévoiler et à briller sur le web.
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