« Éternel.le.s » est à la croisée entre jeu vidéo et film, explorant les frontières des mondes virtuels.
Crédits photos : Wilfried Thierry
Wilfried Thierry, artiste visuel et sonore, nous plonge dans son univers qui explore le jeu vidéo et le cinéma. Dans « Éterne.le.s », il interroge notre rapport à l’absence et à la mort, à travers un avatar qui ère dans un monde virtuel sans temporalité. Son court-métrage interactif fait partie de la sélection du prochain festival d’art numérique Recto VRso, du 11 au 14 avril 2024.
Une ode à travers l’espace et le temps
L’œuvre « Éterne.le.s » est entre le film et le jeu vidéo. L’artiste le caractérise de court-métrage interactif. Fruit de deux ans de travail, il a été réalisé avec le moteur de jeu Unity. « Éterne.le.s » est une œuvre mélancolique, une ode à travers l’espace et le temps, une expérience intime qui questionne notre rapport à la mort, au réel et à l’absence. « On y croise un personnage qui s’interroge sur son rapport au réel après la mort de son père et à l’infini rendu possible par les univers virtuels », nous rapporte Wilfried Thierry.
Wilfried Thierry est un artiste visuel et sonore, dont les champs d’action vont du jeu vidéo à la musique, en passant par la performance et les arts plastiques. Aimant travailler sur les objets éphémères, ses œuvres sont essentiellement performatives et explorent le son et l’image. Lors de l’édition 2022 de Recto VRSo, Wilfried Thierry avait proposé « Wonderful Life », un diptyque de jeux vidéo proposant des déambulations hypnotiques et infinies, dénuées d’objectif et de narration.
La potentialité d’infini du numérique
Avant tout, Wilfried Thierry s’intéresse au numérique par sa potentialité d’infini. C’est cette temporalité sans fin qu’il explore dans « Éterne.le.s ». Le teaser de l’œuvre nous balade à travers ces mots : « Je suis cet avatar sur écran plat. Mes déplacements semblent dénués de finalité. Ma marche est une transe. Chaque pas traverse l’espace et le temps. Quelle réalité m’emporte, m’absorbe ? Elles ne s’offrent pas seules, elles se superposent. J’observe, bercé par mes pas, par les siens. Le temps n’existe peut-être que dans ses frontières, ces instants qui font basculer le fini vers l’infini. »
« Éterne.le.s » suit un personnage qui doit faire face à la mort de son père. À travers ses déambulations, le spectateur se questionne. Est-ce que les mondes virtuels ont changé notre rapport au deuil et à la mort ? Sommes-nous éternel.le.s ? Ces environnements digitaux ont créé des espaces infinis, sans aucune fin. Le temps ne fonctionne pas de la même manière dans le virtuel. Il n’y a plus d’espace ni de temps, tout semble possible. « Ce projet part justement d’un constat intime, le sentiment d’éternité que les univers virtuels peuvent nous transmettre quand nous sommes face à notre propre finitude », conclut l’artiste.
« Éterne.le.s » est à tester lors de la 7ème édition du festival d’art numérique Recto VRso, qui a lieu du 11 au 14 avril en parallèle du salon Laval Virtual.