Les conférences de Laval Virtual ont lieu sous forme de demies-journées du 12 au 14 avril 2023.
Crédits photos : Laval Virtual / Prisma
Le salon Laval Virtual sur la réalité virtuelle et le métavers fête sa 25ème édition cette année. Fort de cette longévité, Laval Virtual a l’ambition de mettre les pieds dans le plat et d’évoquer les questions sensibles autour des nouvelles technologies. Regarder le passé et le présent pour préparer le futur : c’est le fil conducteur du programme des conférences de ce Laval Virtual 2023. Interview avec Grégory Maubon, coordinateur du cycle de conférences.
Quelle est l’ambition des conférences de Laval Virtual cette année ?
Cette année, il y a une cinquantaine de speakers, moins que d’habitude. Selon moi, c’est un certain signe de maturité dans un univers “métaversique” qui est devenu un peu dingue cette dernière année. Cette 25e édition a pour but de regarder le passé et préparer l’avenir : savoir ce qu’on a fait avant, où on en est maintenant, vers quoi on peut aller après. La question centrale cette année c’est comment ces technologies immersives peuvent être utilisées de manière éthique.
Plutôt que de faire un catalogue complet de tous les cas d’usages, nous avons choisi de nous focaliser sur ce qui nous semble être des pistes d’évolution pour le bien de l’humanité. Il y a un contexte global négatif autour de la technologie en général depuis la pandémie. Il y a beaucoup de remises en questions sur ses pratiques. On se rend compte qu’il y a des problèmes de données personnelles et d’inclusion notamment.
Récemment, on a beaucoup vu le côté sombre de la technologie et ce qu’elle pouvait engendrer comme contraintes, difficultés et risques. Avec des événements comme Laval Virtual, il est possible d’en tirer vraiment le meilleur. L’essence de cette édition est orientée là-dessus : en présenter moins pour montrer les bonnes pratiques, tout en regardant le passé et le présent pour faire un bilan. Nous sommes à un point crucial d’évolution et il nous semble important de donner les clés pour anticiper la suite.
Quelles sont les conférences à ne pas manquer ?
Sur les 6 sessions, on a un mélange de séances thématiques et de discussions transversales. Il est toujours difficile d’en choisir une car elles sont toutes intéressantes. Les keynotes restent quand même un moment important des conférences. Ils mettent en avant les stratégies des big tech, qui sont des éléments fondamentaux dans notre vision de l’avenir.
Il y aura des approches classiques, comme celles de Microsoft, Meta et Pico, qui vont présenter leur gamme de matériel immersif. Mais nous leur avons demandé d’aller plus loin et d’expliquer aussi leur stratégie derrière ces sorties hardware. Chanel fera une présentation autour de son utilisation de la réalité virtuelle et du métavers dans sa stratégie d’entreprise. Les keynotes sont intéressantes car elles permettent d’avoir une vision ouverte sur un avenir relativement proche de la part d’acteurs professionnels.
Quels formats va-t-on voir pendant ces conférences ?
Nous avons pris le pari de montrer des cas d’usages concrets, qui sont opérationnels et qui se basent sur une expérience passée. Charge aux spectateurs d’imaginer leur propre futur. Les conférences et le salon sont complémentaires : les questions des conférences sont faites pour inviter les professionnels à discuter avec les exposants sur le salon.
Il y aura aussi des panels, où nous mélangeons des présentations et des discussions. Les panels sont un format plus ouvert. Nous voulons qu’il y ait une interaction avec le public et que celui-ci pose les vraies questions.
Nous montrons des cas d’usages car nous pensons qu’ils sont intéressants et que le public peut se les approprier. Les panels sont là pour donner des pistes et les clés pour aller plus loin. Pour chaque panel, nous avons fait le choix de poser un thème que les intervenants vont décortiquer en 3-4 points. À la fin, les visiteurs obtiennent des éléments pour aller plus loin et les adapter à leur propre cas.
Il y aura 6 sessions thématiques durant les 3 jours professionnels du salon. Quelle est la thématique la plus prometteuse ?
La thématique la plus nouvelle est “Metaverse Dilemmas”. Nous voudrions mettre un grand coup de pied au côté négatif de la technologie qui se diffuse depuis un an. Nous voulons évoquer franchement les problèmes, éthiques et de durabilité notamment. Là encore, je pense que c’est un signe de maturité : ne pas avoir peur d’évoquer les problèmes et de comprendre qu’ils peuvent être un souci pour le développement, et surtout tenter de les résoudre. Laval Virtual a un vrai avantage sur les autres événements. Depuis 1999, l’événement a grandi avec les technologies et leurs évolutions, et nous connaissons les possibilités réelles des technologies.
Cette session sur le métavers est centrée sur les professionnels et sur l’écosystème immersif. Notre but est d’apporter des réponses aux questions autour du sujet. On va parler de droit, de durabilité, de propriété intellectuelle, et on veut que ces professionnels prennent conscience de ces questions et qu’ils obtiennent des pistes pour les travailler. Cette 25ème édition est un pivot de maturité, et cette session est le pivot de ce pivot. Le métavers est au cœur des actualités et des questionnements aujourd’hui, et c’est un sujet qui doit être inévitablement traité par un événement comme Laval Virtual.
Quels sont les profils des speakers invités ?
Cette année, nous avons davantage mélangé les profils et nous avons invité des utilisateurs, des professionnels et des chercheurs. Il est intéressant de mettre des chercheurs dans des discussions car ils apportent un point de vue différent des professionnels. On rassemble des personnes qui ont des approches différentes. Cela permet d’aller au cœur de sujets qui sont complexes, comme l’inclusivité dans l’éducation. Le côté recherche donne des chiffres et des éléments plus solides aux réflexions.
Un dernier mot pour convaincre de venir aux conférences ?
Le passé, le présent et le futur : c’est véritablement le fil rouge de cette édition. Laval Virtual a 25 ans, et il est temps de lancer des réflexions à notre public. L’objectif des interventions c’est de proposer un questionnement au public, que ce soit des utilisateurs des technologies ou des professionnels. Ce questionnement est une préparation concrète si on veut agir sur le moyen terme. On ne peut pas éternellement considérer que la technologie va nous abrutir et nous rendre plus malheureux. Notre rôle c’est d’avoir un côté optimiste. Avoir un équilibre entre réalisme et optimisme : c’est ça la maturité de Laval Virtual après 25 ans.