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La Chine compte environ 2,4 millions de consommateurs de drogues, soit moins de 0,2 % de sa population totale. Plus de la moitié d’entre eux ont déjà consommé de la méthamphétamine. Le pays a décidé de lutter contre la consommation de drogues avec la VR.
Accompagner les patients dans leur sevrage
Dans le scénario en réalité virtuelle, vous êtes dans une berline noire garée dans une ruelle mal éclairée, pendant la nuit. Sur le siège passager, une femme, vêtue d’un haut blanc et d’un jean, vous demande si vous voulez partager de la meth. La fumée remplit l’intérieur de l’habitacle. Semblant sortir de nulle part, un second inhalateur de méthamphétamine apparaît. Le scénario peut sembler assez réel, mais il s’agit d’une expérience immersive de réalité virtuelle. Elle est conçue pour déterminer dans quelle mesure le participant est enclin à consommer de la drogue. Pour cela, elle peut suivre et mesurer son pouls, ses ondes cérébrales et la conductance électrique de la peau.
Grâce à l’intelligence artificielle qui combine les modèles réactifs de plus de 10 000 cas de toxicomanie, le système génère un score d’envie de drogue, selon Li Dai, fondateur et directeur général de la start-up WonderLab, développeur de la technologie, basée à Beijing. L’algorithme WonderLab suit la réaction du cerveau à certaines scènes de simulation de prise de drogue. Il compare les signaux électroniques d’anciens patients qui se sont abstenus de consommer des drogues et ceux qui n’en ont jamais consommé. L’entreprise affirme un taux d’exactitude de plus de 90 % pour la détection de la toxicomanie. Le taux est similaire pour la détection de la dépression à l’aide d’un autre modèle d’IA.
Les thérapies en réalité virtuelle se multiplient
L’entreprise travaille avec des centres de réadaptation dans plus de 10 provinces et municipalités chinoises pour appliquer l’évaluation fondée sur l’IA comme suivi au traitement de la toxicomanie. WonderLab prévoit également d’introduire cette technologie en Asie du Sud-Est. Elle est aussi en discussion avec les autorités cambodgiennes pour l’intégrer dans le pays.
Pourtant, la technologie elle-même n’est pas nouvelle, puisque le concept de thérapie numérique existe depuis plusieurs années. L’an dernier, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé le premier système thérapeutique logiciel. C’est une application de prescription qui offre 12 semaines de thérapie cognitivo-comportementale interactive pour aider les patients toxicomanes.
Source : Line Today