Crédits photos : Ciprian Sam - détecter les minuscules mouvements effectués par la poitrine des nourrissons lorsqu’ils respirent
Une application pour haut-parleurs intelligents utilise le “bruit blanc” pour surveiller la respiration et les mouvements des bébés endormis. Ce sont les chercheurs de l’Université de Washington qui ont développé BreathJunior. L’enceinte joue le bruit de l’appareil et enregistre ensuite sa réflexion. Ainsi, elle peut détecter les minuscules mouvements effectués par la poitrine des nourrissons lorsqu’ils respirent. En complément, elle peut aussi capter le son des pleurs.
Qu’est-ce qu’un “bruit blanc” ?
Le bruit blanc est un type de bruit qui combine des sons de toutes les fréquences différentes. Si vous preniez toutes les tonalités imaginables qu’un humain peut entendre et les combiniez ensemble, vous auriez un bruit blanc.
On qualifie ce bruit de “blanc” en raison du fonctionnement de la lumière blanche. La lumière blanche est une lumière composée de toutes les différentes couleurs (fréquences) de lumière. Elles sont combinées entre elles (comme un prisme ou un arc-en-ciel sépare la lumière blanche en ses couleurs constitutives). C’est pourquoi le bruit blanc est une combinaison de toutes les différentes fréquences du son. Vous pouvez considérer le bruit blanc comme un bruit de 20 000 tonalités jouant toutes en même temps.
Comment marche BreathJunior ?
Pour ce faire, il utilise les microphones situés à l’intérieur des enceintes. Ce qui permet de capter le son blanc réfléchi par le bruit. Un algorithme annule le signal de bruit original. Il ne laisse que la partie apportée par la respiration et le mouvement du bébé. En effet, le système utilise également les reflets de bruit blanc. L’enceinte peut localiser exactement l’endroit où se trouve le bébé dans la pièce. Ce type de suivi très finement réglé est possible grâce aux progrès du matériel et du logiciel des enceintes connectées.
Tout d’abord, les chercheurs ont testé BreathJunior sur un simulateur pour nourrissons, en le réglant à différentes fréquences respiratoires. Soit de 20 respirations par minute à 60. Ainsi, ils ont également utilisé le simulateur pour vérifier si l’application pouvait détecter des schémas respiratoires anormaux comme l’apnée. Ces symptômes sont, qui sont courants chez les bébés prématurés. Cinq bébés ont permis de tester l’application avec succès dans l’unité de soins intensifs néonatals d’un hôpital local. Les nourrissons étaient connectés aux moniteurs respiratoires des hôpitaux.
L’équipe prévoit de commercialiser cette technologie au moyen d’une entreprise dérivée universitaire appelée Sound Life Sciences. Les résultats de l’essai ont été présentés à la conférence MobiCom de Mexico. La même équipe a utilisé des techniques similaires au début de l’année pour créer une application permettant de détecter les surdoses d’opioïdes. Un autre projet portait sur la détection les arrêts cardiaques. Cette dernière utilisation – pour apaiser les nerfs des nouveaux parents qui utilisent de toute façon le bruit blanc pour installer leurs bébés – suggère qu’il pourrait être utilisé pour d’autres applications encore.
Source : MIT et science.howstuffwork.com