Crédits photos : Quadrica
La cérémonie des Laval Virtual Awards approche. Rendez-vous le mercredi 22 avril 2020 à 20h dans le Laval Virtual World pour découvrir les grands gagnants ! En attendant, découvrez les solutions VR/AR nommées dans chaque catégorie. Pour cette 22ème édition, nous laissons la parole à ceux qui sont derrière ces projets innovants. Les créateurs eux-mêmes nous parlent de leur solution et partagent leur vision sur l’avenir du marché VR/AR.
Virtual Survey, projet de Quadrica, est nommé aux Laval Virtual Awards dans la catégorie VR/AR for Data Visualization & Decison-Making. Nicolas Knopf, VR Software Engineer et Scrum Master, évoque les missions de l’entreprise et de l’application de son projet dans le secteur industriel.
Pouvez-vous présenter votre société Quadrica ?
La mission de Quadrica est de développer des logiciels pour manipuler les nuages de points issus de relevés laser provenant des scanners 3D, de photo Ultra Haute Définition et de photogrammétries, et de répondre aux besoins opérationnels émergents du domaine de l’ingénierie du Jumeau Numérique (Digital Twin). Urbica, société spécialisée dans les relevés scanner 3D, réalise une étude approfondie des solutions logicielles permettant d’exploiter les résultats issus de ces campagnes de relevés. Cette étude a mis en valeur l’inadéquation des outils disponibles avec les capacités des clients : trop compliqués, trop gourmands, trop d’expertise nécessaire et donc trop cher.
Le cœur même de MySurvey est de permettre à l’utilisateur d’effectuer une visite guidée panoramique, tout en ayant accès à la meilleure qualité visuelle possible et de faire des mesures les plus précises possible, en temps réel. MySurvey est devenu une référence industrielle, notamment parmi les grands acteurs de l’énergie, de l’ « Oil and Gaz », et des transports, et est devenu un outil indispensable dans la maintenance et le démantèlement des centrales nucléaires françaises.
Votre projet Virtual Survey est nommé dans la catégorie VR/AR for Data Visualization & Decison-Making. Comment est-il né dans votre esprit ?
Fin 2018, Quadrica reçoit plusieurs sollicitations de la part de ses clients sur la possibilité d’utiliser MySurvey avec un casque de réalité virtuelle. Parmi les attentes des clients, notamment EDF, il y a celle de disposer d’une solution en réalité virtuelle de mise en situation immersive aux outils de gestion du cycle de vie des produits (PLM) : se déplacer librement dans l’usine virtuelle avec le rendu le plus réaliste possible « comme si on y était » ; accéder physiquement à des détails de l’infrastructure qui sont inatteignables dans la réalité ; disposer d’une donnée numérique fiable à 100% par rapport à la réalité, avec une précision millimétrique ; effectuer des simulations de manutention, d’ajout, de déplacement et d’enlèvement d’équipements en immersion totale, afin de préparer ses missions sur le terrain ; effectuer des visites et des analyses en immersion avec plusieurs collaborateurs connectés simultanément aux 4 coins du monde ; aider à la décision dans le contexte réel.
Afin de répondre à ces demandes, Quadrica réalise deux prototypes de visite virtuelle : un prototype sur casques autonomes, de type Oculus, permettant la visite station photo par station photo (à la manière d’un Google Street View) ; un prototype sur casque filaire à suivi externe (HTC Vive Pro), basé sur les données MySurvey, permettant la visite virtuelle directement dans le nuage de points en 3D. Lors de la présentation des deux prototypes début 2019, le client – une filiale EDF – est immédiatement séduit et nous décrochons un sponsoring pour un projet démarrant dès Septembre 2019, nommé ViSu. ViSu, de son nom Virtual Survey, initié en 2019, complète l’offre actuelle de Quadrica, en apportant une solution immersive aux nouvelles attentes de l’industrie digitale. ViSu se démarque en étant une des seules solutions du marché permettant l’immersion à l’échelle avec un casque de réalité virtuelle dans un nuage de points de taille industrielle (à l’échelle d’une centrale nucléaire). On parle ici de plusieurs milliards de points.
Concrètement, en quoi consiste cette solution ?
ViSu, ou Virtual Survey, permet l’immersion à l’échelle avec un casque de réalité virtuelle dans un nuage de points de taille industrielle (à l’échelle d’une centrale nucléaire). Virtual Survey veut répondre aux demandes des clients : en permettant de se déplacer librement dans l’environnement virtualisé avec le rendu le plus réaliste possible, « comme si on y était » ; en accédant physiquement aux détails de l’infrastructure qui sont inatteignables dans la réalité ; en leur permettant de réaliser des missions de manutention, de pilotage et d’enlèvement d’équipements en immersion totale, afin de préparer ses chantiers ; en effectuant des enquêtes et des analyses avec plusieurs collaborateurs connectés ensemble aux quatre coins du monde.
Traditionnellement, le nuage de points n’est qu’une donnée passagère sur laquelle s’appuie la re-modélisation en 3D des installations. Pourtant, c’est la donnée réelle, telle que capturée lors de l’acquisition. C’est suite à ce constat, et avec une volonté d’être au plus proche du réel que Virtual Survey a été pensé et développé. Ceci afin de permettre l’utilisation d’un casque VR en immersion totale à échelle « 1 » dans les relevés scanner 3D (nuage de points), et en plongeant l’utilisateur au cœur même des installations.
Quels secteurs peuvent bénéficier de Virtual Survey ?
La majorité des clients de Quadrica sont des industriels travaillant sur des sites « à risques » (centrales nucléaires, raffineries, plateforme offshores, …). Les risques sur ces sites sont nombreux : radioactivité, chute, émanations toxiques, explosions, etc. L’objectif de Virtual Survey est de permettre aux utilisateurs de prendre pleine possession de la réalité du terrain, en évitant des expositions ou des déplacements devenus inutiles, puisqu’il est désormais possible d’effectuer le même travail directement sur son ordinateur. Ainsi, ils s’exposent moins aux dangers industriels. La formation d’intervenants sur site distant est facilitée, en les immergeant dans l’installation, et en leur proposant d’être guidés par des annotations, des aides audios, et des sessions multi-utilisateurs. […] Virtual Survey a été pensé pour tous ceux travaillant sur le terrain, avec des utilisateurs de MySurvey, afin de rester au plus proche du besoin métier. Pour les personnes travaillant sur le terrain, c’est un outil très précieux, car il permet la préparation de missions, et évite des déplacements répétés sur site. Pour les bureaux d’études, il en est de même, car il facilite la réalisation des revues de projets et permet des prises de décisions éclairées.
Selon vous, comment la VR/AR va-t-elle évoluer dans les années à venir ?
Du point de vue matériel, HTC Vive et Oculus Rift sont restés très longtemps les seuls casques sur le marché. Aujourd’hui, le choix s’est grandement diversifié, avec à chaque nouveau casque, son lot d’innovations. L’année 2019 est particulièrement marquante puisqu’elle a vu un essor de la vente de casque de réalité virtuelle, notamment marqué par l’arrivée sur le marché de l’Oculus Quest, qui est le premier « vrai » casque grand public. J’entends par là qu’il est très simple d’utilisation, ne nécessite presque aucune installation, tout en permettant tout de même une expérience ludique, avec le suivi des déplacements dans l’espace (contrairement à son prédécesseur l’Oculus Go, qui était tout de même beaucoup plus limité). La réalité virtuelle semble avoir prouvé ce qu’elle pouvait apporter, que ce soit dans le loisir grand public, ou dans l’industrie.
Les années futures semblent prometteuses quant à l’amélioration du confort des casques (on peut déjà voir les progrès entre le HTC Vive premier du nom et des casques comme le Valve Index), la qualité de l’affichage, mais aussi l’accessibilité de la technologie et donc une démocratisation auprès du grand public. Sur internet, un peu partout, fleurissent des projets de matériels permettant d’améliorer l’immersion avec, pour ne citer que cela : retours haptiques (gants, voire combinaisons complètes), tapis omnidirectionnels, retours olfactifs, sensation de chaud/froid, explosions, motion tracking. Si je ramène ça à notre domaine d’expertise, qui est la visite virtuelle d’installations industrielles, on peut s’attendre à ce que prochainement, il soit possible de visiter une installation en réalité virtuelle dans des conditions quasi-réelles, comme si on y était vraiment. Ça ressemble à de la science-fiction, mais c’est presque déjà là !
Tout le monde a une bonne raison de venir à Laval Virtual. Quelle sera la vôtre pour l’édition 2021 ?
La première raison est avant tout professionnelle, bien entendu ! C’est l’occasion de se tenir au courant de ce qui se fait dans le domaine, au-delà de la « vitrine web ». On voit vraiment ce qui est fait, ce qui existe. Cela permet aussi de montrer le savoir-faire de Quadrica, et d’être au contact des professionnels déjà sensibilisés à la VR/AR. C’est vraiment important pour nous de faire progresser notre solution en ayant au plus tôt des retours des « gens du métier ». La deuxième raison est plus sentimentale ! Ayant vécu un an à Laval pendant mes études, j’ai participé pour la première fois au salon en 2015. D’abord en tant qu’étudiant et bénévole, puis simple visiteur l’année dernière, nous devions cette année participer en tant qu’exposant. Les événements ayant menés à l’annulation de l’édition 2020, nous espérons pouvoir participer à l’édition 2021 !