Humains et avatars virtuels sont désormais capables d'interagir entre eux.
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Impossible de passer à côté de l’intelligence artificielle. Dans notre vie personnelle et professionnelle, l’IA est partout. Sans nous en rendre compte, de nombreux outils de notre quotidien l’utilisent déja, comme par exemple les assistants vocaux. Les entreprises forment même de plus en plus leurs employés à utiliser des solutions comme ChatGPT. Dans le secteur immersif, l’intelligence artificielle a rebattu les cartes et on assiste au développement de logiciels et de matériel encore plus performants. Aujourd’hui, les avatars pilotés par l’IA sont en passe de devenir indissociables des expériences immersives,et ils redéfinissent ainsi les modèles d’interactions. Mais quelles en sont les limites ? Retrouvez toutes les réponses à vos questions lors de la session de conférences “Personnages virtuels et avatars pilotés par l’IA” le jeudi 10 avril 2025 pendant le salon Laval Virtual.
Avatars virtuels : moins d’automatisation, plus de réalisme
Si on regarde trois ans en arrière, les outils pour réaliser des avatars ultra-réalistes étaient moindres et surtout complexes, utilisant des méthodes de motion capture avancées. Certaines start-ups commençaient à utiliser l’intelligence artificielle pour faire parler les avatars. Mais nous sommes loin des progrès effectués en quelques années, et de la qualité des solutions actuelles. Aujourd’hui, l’IA générative a changé la donne.
Avant, quand on parlait d’avatars, on pensait à ces personnages que l’on incarne dans les jeux vidéos ou les mondes virtuels. Maintenant, ce sont davantage des humains virtuels capables de nous comprendre, d’interagir avec nous et de montrer des émotions. Nous sommes arrivés aujourd’hui à un niveau de réalisme jamais atteint auparavant. Comme en témoigne la technologie NVIDIA ACE qui rend les humains virtuels capables de nous comprendre et d’interagir avec nous dans le contexte des jeux-vidéos.
C’est pourquoi le besoin de recourir à l’IA générative est devenu essentiel. À la différence de sa sœur, l’IA générative reproduit les fonctions cognitives humaines. L’intelligence artificielle traditionnelle, elle, est conditionnée pour effectuer une tâche bien définie, sans notion de créativité ou d’interaction.
Désormais, les avatars pilotés par l’IA sont capables d’avoir une conversation naturelle avec un humain, mais aussi de montrer des émotions. C’est ce qu’a récemment prouvé un créateur en utilisant l’outil Minimax pour générer une vidéo avec un avatar montrant du dégoût, de la joie, de la colère, etc. Les avatars virtuels ont atteint un niveau supérieur, et leurs usages envahissent tous les secteurs d’activité.
En 2023, Laval Virtual mettait déjà en avant ces usages pionniers de l’intelligence artificielle générative. Le projet Quantum Bar, présenté dans le cadre de la compétition #Experiences, proposait d’interagir avec un barman doté d’IA dans un environnement numérique. Nous étions alors à l’aube d’usages multiples et les avatars virtuels ont aujourd’hui atteint un niveau supérieur.
Quand je serai grand, je serai avatar virtuel
Il y a quatre ans, nous vous parlions sur ce blog de l’essor des influenceurs virtuels. Aujourd’hui les usages se sont multipliés. Les avatars virtuels peuvent être vendeur, formateur, assistant et même agent de santé.
Améliorer l’expérience client
Dans le marketing tout d’abord, les avatars virtuels ont été une petite révolution dans le monde du support client. L’intelligence artificielle a permis d’avoir des assistants virtuels disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les avatars virtuels sont ainsi devenus un outil de promotion pour les marques qui les utilisent pour créer une expérience client marquante et mémorable.
On peut citer l’exemple de la start-up prometteuse Jumbo Mana, qui recrée des personnages historiques en avatars virtuels. La solution, permettant une conversation entre humain et IA, est utilisée dans le secteur culturel, événementiel et celui du retail pour améliorer l’expérience client.
Il y a également le projet de AskMona, un guide de visite conversationnel, à qui on peut poser des questions pendant la visite d’un musée. Le musée du Louvre a mis à profit cette solution pour engager les jeunes publics lors d’une exposition temporaire.
Des avatars comme assistants
C’est dans le milieu de la formation et de l’éducation que les avatars virtuels s’illustrent de plus en plus. Ils peuvent devenir professeur particulier, permettant aux élèves de réviser. De plus, grâce à l’IA générative et aux évolutions techniques, ces avatars instructeurs sont capables de donner des leçons personnalisées et adaptées à chaque étudiant.
Dans le monde professionnel, les avatars pilotés par l’IA sont intéressants pour former dans des secteurs à risques comme l’aviation et la défense. Selon une étude, l’usage d’un avatar virtuel dans les vidéos de formation augmente la motivation des apprenants et le taux de rétention des connaissances.
La start-up Hippocratic AI a décidé d’aller plus loin et a créé des agents de santé virtuels. Ils agissent pour faire des vérifications avant ou après une opération, ou suivre un patient au quotidien. Dans le monde, on estime qu’il manque 15 millions de personnels de santé pour répondre à la demande de soins.
L’ambition de Hippocratic AI est de faciliter l’accès aux soins et de réduire les délais de prise en charge qui peuvent mettre en péril les patients. Avoir des avatars en tant qu’agents de soins est assez nouveau, et l’usage de l’IA dans un domaine tel que la santé soulève des questions éthiques.
Enjeux éthiques autour des avatars virtuels
Qu’en est-il de la phrase : « l’intelligence artificielle va remplacer les humains » ? Il est devenu tellement facile de créer une image ou de générer un texte. On peut même tenir une conversation avec une IA. Avec le développement massif de l’IA générative, il est légitime de se poser des questions. D’autant plus quand on connaît le fondement de cette nouvelle intelligence artificielle qui est plus créative et réalise des tâches que les humains sont capables de faire eux-mêmes. Évidemment, tous les usages de l’IA ne sont pas condamnables, même si certains font réagir.
On parle de plus en plus des deadbots, ces avatars virtuels qui font revivre les défunts. Ils utilisent les données personnelles d’une personne décédée afin de devenir un double virtuel de celle-ci. Ainsi, quelqu’un peut « discuter » avec un proche disparu. Évidemment, il s’agit d’une construction entièrement artificielle, mais le deuil ne permet pas toujours de discerner clairement les limites éthiques à respecter.
Cette pratique peut avoir des répercussions psychologiques importantes sur les utilisateurs. Cela pose aussi la question du droit d’exploitation des données personnelles après la mort d’une personne. L’usage massif de cette data des internautes est d’ailleurs sujet à débat. C’est aussi un enjeu important pour les entreprises pour des raisons de confidentialité. Nos données sont-elles protégées quand on utilise des avatars virtuels ?
Le Conseil de l’Union européenne a sorti en juin 2023 le premier texte de régulation sur l’intelligence artificielle : le AI Act. Ce décret a pour objectif de garantir la protection des données à caractère privé dans le cadre de l’utilisation d’un système d’IA. Il n’est pas là pour freiner l’usage de l’intelligence artificielle, mais pour mieux l’encadrer avec comme but ultime d’encourager l’innovation.
C’est aussi la mission du salon Laval Virtual, à travers son programme de conférences : mieux comprendre et maîtriser les technologies immersives. Suivez la session dédiée aux usages et perspectives des avatars virtuels le jeudi 10 avril.