Le réseau Village by CA accompagne plus de 1300 start-ups au quotidien.
Crédits photos : Village by CA
Le Village by CA est un dispositif unique en France, qui accompagne les start-ups et jeunes entreprises avec un objectif d’accélération. Le réseau dispose de 44 villages répartis en métropole et dans les territoires outre-mer, bénéficiant ainsi d’un rayonnement national et international. Le Village by CA est partenaire du salon Laval Virtual, où exposeront plusieurs entreprises spécialisées dans les technologies immersives. Interview avec Timothée Broucke, maire du village de Laval en Mayenne.
Village by CA est un accélérateur de start-ups qui accompagnent les jeunes entreprises dans un esprit d’open innovation. Pouvez-nous parler un peu plus de son fonctionnement et ses objectifs ?
Un village est un relais en local du réseau Village by CA. Le réseau a été créé en 2014 par la Fédération Nationale du Crédit Agricole. Il a pour objectif d’être un accélérateur de l’innovation au service des entreprises du territoire. Dans les 44 villages de France, on héberge environ 1350 start-ups.
Ce sont des start-ups qui ont une maturité avancée, qui ont déjà des clients et des produits qui se vendent. Le Village by CA n’est pas un incubateur. On ne vient pas au Village by CA avec une idée et l’espoir de la développer. On vient avec un produit qui est vendu dans l’espoir de le vendre plus.
Pour y arriver, on a dans le réseau du village environ 800 partenaires. Ce sont des partenaires experts mais également des grands groupes, des PME, des ETI, qui ont tous des sujets de transformation. Nous sommes un accélérateur pour l’ensemble des entreprises et pas seulement les start-ups. À Laval, j’accompagne 12 start-ups et 8 partenaires.
Vous êtes le maire du village de Laval. Dans votre approche, on sent un fort ancrage territorial. Est-ce que c’est un véritable marqueur pour votre structure ?
L’objectif d’un village c’est de créer du lien, de fédérer des personnes autour de sujets communs et de voir comment on peut créer de la valeur. Pour donner un exemple, un partenaire du village de Lyon peut recevoir une start-up de Laval au village de Lyon. des start-ups de Laval peuvent rencontrer des clients de renom au village de Paris et des start-ups du réseau viennent à Laval rencontrer Luminess. L’objectif d’un village c’est principalement de la mise en relation avec des clients et des experts, ou des business angels pour les levées de fonds.
Comment fait-on en tant que start-up pour entrer dans un village ?
Les start-ups restent chez nous deux ans, reconductible une fois 1 an, donc maximum 3 ans. Pour entrer dans un village, il faut être une jeune entreprise (entre 2 et 5 ans) et avoir déjà des clients et de l’attraction commerciale. Il y a un comité de sélection porté par les cofondateurs : le Crédit Agricole Anjou Maine, Laval Mayenne Technopole et Laval Économie, ainsi que les partenaires du village qui sont des entreprises du territoire mayennais. Les start-ups doivent faire un pitch de 7 minutes avec 7 minutes de questions.
Laval est souvent nommée comme étant la capitale de la réalité virtuelle. Est-ce que cela se reflète dans les entreprises accompagnées par le Village by CA ?
Oui, le village de Laval est le référent sur les réalités immersives dans le réseau. Parmi les startups accompagnées, on peut citer Massive Immersive, Komodal, Olfy, Inod, Bliss, Agogy et Imagin VR.
Il y en a qui ont eu une belle success story. Je pense à Inod, qui performe bien. Ils ont eu beaucoup de succès avec leur projet de salon virtuel pour le Crédit Agricole pendant la pandémie. Mais ils font plein d’autres choses, ils sont très diversifiés. Ils sont à même de répondre à tous types de demandes selon le contexte actuel.
Aujourd’hui, pourquoi est-ce important d’être partenaire et de participer à un événement centré autour des nouvelles technologies tel que Laval Virtual ?
On se trouve sur un territoire qui tourne autour de thématiques innovantes. Le terreau de la réalité virtuelle en France est à Laval. Il nous fallait être présent. C’est le plus gros salon en termes d’innovation dans la région. Ce que j’aime bien à Laval Virtual c’est qu’il y a plein de démos. C’est concret ! Il y a un côté business qui est très intéressant également. Forcément, c’est percutant pour les start-ups que j’accompagne. Elles y vont en espérant générer du lead. En tant que structure créatrice de liens, je me dois de leur mettre à disposition un espace au Laval Virtual. Mon travail, c’est d’être facilitateur de business. En tant que maire du village, je fais grandir les start-ups en m’appuyant sur l’écosystème local et national.
Comment devient-on maire d’un Village by CA ? Quel est votre rôle au quotidien ?
On ne naît pas maire du village. Ce n’est pas une vocation. Avant, j’ai fait de l’analyse financière sur la partie innovation pour le Crédit Agricole Anjou-Maine. Quand le poste de maire du village s’est libéré, j’ai sauté dessus. Le point commun entre ces métiers c’est le sens du service. On peut pas être un bon conseiller si on n’aime pas les gens. C’est la même chose pour le poste de maire de village. On ne peut pas être un bon maire de village si on n’a pas une certaine forme d’empathie. J’accompagne 12 entreprises : quand ils ont des difficultés ce sont les miennes, quand ils ont des réussites je les partage également.
Ce qui me plait dans l’univers de l’innovation c’est de jongler en permanence avec l’incertitude. Ce sont des jeunes entreprises, sans ou avec peu d’expérience, qui adressent un marché immature ou en mutation, avec des produits nouveaux. Il y a rien de plus incertain que ça ! Chaque start-up est un défi car on n’a jamais deux fois la même demande. C’est challengeant au quotidien. Le rôle de maire du village c’est d’être une passerelle entre des mondes qui ont du mal à se parler : l’innovation et l’entrepreneuriat.