Crédits photos : Lohr Group, France 3 Alsace, DNA, Modalohr
Coup de Projecteur sur le groupe familial alsacien Lohr
Expert du “ferroutage” , une technologie qui consiste à embarquer les poids lourds sur des wagons pour des trajets longues distances, Lohr se diversifie dans la construction de petits véhicules électriques modulables destinés aux transports citadins.
Un nouveau challenge pour le groupe qui emploie 2000 personnes.
Le véhicule électrique Cristal, proposé par la société Lohr, circule en mode attelé (deux voitures de 16 places) et expérimentale. Il est ici en démonstration à Strasbourg. Lors de ce test, les usagers ont pu se déplacer à bord de l’engin, moyennant un titre de transport classique ou abonnement.
C’est à nouveau sur le transport public urbain que l’entreprise mise.
« On renaît sur une activité nouvelles mobilités”, commente l’entreprise. “Nous avons anticipé les besoins de la ville, ce n’est pas un autre métier puisqu’avec Translohr, nous avions acquis la compétence en matière de transport public et nous connaissons le besoin, les acteurs. »
« On renaît sur une activité “nouvelles mobilités” avec des projets innovants comme Cristal”
C’est ainsi que la navette électrique Cristal est créée : longue comme une voiture citadine, elle a une capacité de 20 places. Fruit d’une réflexion sur l’usage, elle peut être utilisée en mode libre-service : dans ce cas, tout titulaire d’un permis B peut la conduire, jusqu’à 70 km/h, mais sa capacité est alors de seulement 5 places.
En mode navette, conduite par un professionnel, il est possible d’attacher jusqu’à 4 véhicules transportant 80 personnes, à 40 km/h maximum. Le groupe alsacien entend répondre aux besoins des collectivités sur les premier et dernier kilomètres, mais aussi sur le transport à la demande.
Un partenariat avec Transdev
“En 2017, la stratégie d’open innovation avec Transdev portait sur le véhicule autonome, i-Cristal” indique Lohr. Nous n’aurions pas su le faire seuls, aussi vite et aussi bien.
Avec le partenariat Transdev, un acteur dix fois plus gros que nous en termes de chiffre d’affaires, qui est aussi opérateur mondial, nous avons gagné beaucoup en délais de réalisation. »
Ceci a permis au groupe de lancer des expérimentations, comme à Rouen et Paris-Saclay, dans les pas des start-up françaises
présentes sur ce marché. « Les pionniers EasyMile et Navya, qui sont des roboticiens, ont fait la démonstration
utile et précieuse de la possibilité de navettes autonomes. Mais, nous apportons des châssis aptes à répondre à nos futurs clients, les collectivités et les opérateurs, en termes de navigabilité et de durabilité », détaille Lohr. C’est ce savoir-faire industriel et réglementaire de constructeur-manufacturier que Transdev est venu chercher en Alsace. Les navettes
i-Cristal, sans chauffeur, sont développées en solution MaaS (Mobility as a Service), associée notamment avec un centre de supervision Transdev.
Vers un révolution industrielle ?
Le groupe s’est lancé dans la mobilité propre dès la fin des années 1990. Lohr parle de « révolution industrielle. Tous les jours, de jeunes ingénieurs veulent rejoindre l’entreprise car ces questions environnementales préoccupent la génération “millenials” et sûrement aussi la génération Z ».
Le ferroutage : une des branches de Lohr
Le ferroutage est un mode de transport combiné qui utilise à la fois la route et le rail. Il se distingue du transport combiné non accompagné par le fait que lors du transport ferroviaire, le camion entier (remorque et tracteur) et le chauffeur sont véhiculés.
Lohr : plus d’un million de semi-remorques transportés par le rail
Lohr est une référence en Europe. Avec déjà plus d’un million de semi-remorques standard transférés de la route vers le rail sur les lignes européennes.
Une ligne récente entre le Royaume-Uni et l’Italie
La dernière ligne de ferroutage à longue distance depuis le Royaume-Uni entre la France et l’Italie sur 1150 km a démarré son exploitation il y a deux ans. Plus de 30 000 camions par an sont transférés vers le rail grâce aux terminaux Lohr installés à Calais et à Turin et au parc de 110 Wagons Lohr UIC produits en France et fournis à l’opérateur VIIA.
37000 tonnes de rejet de CO2 économisés chaque année
Ce transfert permet une économie annuelle de plus de 37 000 tonnes de CO2, une réduction des embouteillages et de l’accidentologie sur les axes routiers très fréquentés qui traversent les Alpes.
«Cette autoroute ferroviaire est le fruit d’un travail d’équipe avec les différents acteurs ferroviaires et portuaires» commente Lohr.
Le groupe français qui a contribué à l’ouverture d’une 6ème ligne européenne équipée de Lohr Railway System s’est imposé comme la technologie de ferroutage de référence pour le report des semi-remorques standard de la route vers le rail.
Depuis le démarrage de la 1ère ligne expérimentale des Alpes, l’Autoroute Ferroviaire Alpine, il y a tout juste 17 ans
en Novembre 2003, Lohr Railway System a permis le transport de plus d’un million de semi-remorques avec ses wagons qui parcourent chacun plus de 250000 km par an soit plus de 1,4 millions de tonnes CO2 économisés.
«Pour notre entreprise, c’est une fierté d’avoir participé en 2015 à l’installation du Terminal du Port de Calais qui facilite déjà quotidiennement le transfert direct et rapide des semi-remorques depuis les navires arrivant et partant d’Angleterre et offre ainsi une rupture de charge minimale. Le mode de chargement horizontal conçu par Lohr donne l’accès aux rails à tous les semi-remorques.”
Seulement 5% des semi-remorques compatibles avec le transport combiné
C’est d’autant plus efficace que 5% seulement des semi-remorques en Europe sont compatibles avec les systèmes de transport combiné conventionnels. Le système de ferroutage Lohr développé et en amélioration continue depuis 17 ans permet à
20 fois plus d’utilisateurs d’accéder aux avantages sociétaux, écologiques et économiques du transport ferroviaire » explique l’entreprise Lohr.
Le groupe industriel français a également réalisé, en coopération avec Mercitalia, chemins de fer Italien, la mise à niveau des 28 systèmes au sol du terminal à Turin livrés en 2003 pour les rendre compatibles avec les Wagons Lohr UIC de dernière génération.
Sources : Lohr, France 3 Alsace, DNA