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Automobile / TransportsCas d'usages

Eco-mobilité : voiture, autocar, vélo pour vous rendre au travail

Gagner du temps avec l'autocar

Dans le cadre de la semaine européenne de l’écomobilité, Laval Virtual et Territoire d’Energie Mayenne sont allés voir comment à Grenoble, Nantes et Angers on se rend à son travail. L’ autocar puis le vélo se substituent à la voiture.

En Isère comme partout en France, les déplacements quotidiens des français pour se rendre à leur travail sont devenues un enjeu colossal pour les collectivités. Dans cette métropole, les emplois se concentrent à Grenoble et dans sa périphérie proche. Là où des entreprises dynamiques et souvent high-tech attirent une main d’oeuvre qualifiée qui ne réside pas forcément à proximité.

Autant dire que cela génère une multitude de déplacements individuels. Les collectivités locales souhaitent orienter vers les transports publics afin d’éviter la saturation des axes routiers.

Le moyen d’éviter le stress des bouchons

Entre Voiron et Grenoble, malgré l’autoroute A48, les embouteillages sont parfois sévères dès 7h. Pour y échapper et ne pas subir au volant de sa voiture le stress des bouchons, 8000 personnes font désormais chaque jour le trajet en autocar.

Isabelle fait partie de ces nouveaux inconditionnels de l’autocar. Et pas uniquement parce qu’elle retrouve des compagnons de trajets, cette ligne 1 lui permet de gagner un temps précieux. 45 minutes après avoir quitté son domicile près de Voiron, elle sera à son poste de travail à Grenoble.

“La navette a changé ma vie” indique-t-elle. “J’ai essayé d’autres modes de mobilité qui ne me correspondaient pas du tout. Du coup le “transisère”, c’est vraiment un bénéfice. Au niveau qualité de vie, je suis moins fatiguée. Au niveau économique, il n’y a pas photo parce que mon employeur prend en charge la moitié de mon abonnement” conclut-elle.

8000 passagers par jour

Et ils sont nombreux comme Isabelle à avoir choisi le car, chaque jour 8000 usagers empruntent les lignes 1 et 2 avec un taux de remplissage de 80%. Des voyageurs qui ne suibissent plus les embouteillages puisque ces autocars ont un moyen de les éviter.

En effet, Jean-Claude Peyrin, vice-président du conseil départemental chargé du transport et des mobilités explique en effet comment ceci est possible. Il a laissé son véhicule sur un parc relais et accède lui même à la ligne 1. C’est assez simple : les Transisère peuvent bénéficier d’une voie dédiée sur les deux kilomètres les plus saturés avant l’arrivée à Grenoble. Ça change tout.

“Les véhicules sont arrêtés sur les voies traditionnelles. Nous remontons, sans gêne, sans difficulté, sans obstacle la file à une vitesse de 50 km/heure. Nous remplissons nos objectifs de régularité”.

C’est effectivement très efficace , l’autocar double tous les autres véhicules. Grâce à la voie dédiée qui n’est autre que la voie d’arrêt d’urgence. Lorsque le traffic est trop dense, la bande d’arrêt d’urgence peut être empruntée par les transports publics.

Et c’est donc au PC route que les agents du gestionnaire qui surveillent la circulation décident d’activer cette voie dédiée aux autocars. Cela pouvait paraître une idée insensée il y a dix ans, mais l’expérience a fait ses preuves.

Un bilan très positif

Il n’y a pas eu d’accident lié au fait que les transports publics empruntent la bande d’arrêt d’urgence. Et voilà comment 8000 usagers gagnent chaque jour plus de 10 minutes pour se rendre à leur travail. Une seconde voie dédiée aux autocars est en projet sur les dix autres kilomètres d’un autre axe. Face à l’urgence de réduire le nombre d’automobilistes en solo, on met en oeuvre d’autres solutions.

Pour les derniers kilomètres jusqu’au bureau la bicyclette peut faire l’affaire. L’occasion de jeter un oeil dans le grand ouest aux innovations en la matière. Rendons nous à Nantes et à Angers.

A Nantes, un abri vélo intelligent, solidaire et écologique

Comment transformer un conteneur métallique en abris-vélo écolo ?

A Nantes, la start-up En effett a développé, un abri vélo « sécurisé et intelligent ». Comme le qualifie Nicolas Salmon, cofondateur de la société. Le dispositif, baptisé Mobilypod, se veut bien plus qu’un garage à vélos inviolable. Accessible 24 h/24 grâce à un digicode autonome : la société se fait fort d’agrémenter cet abris vélo nouvelle génération de nombreux autres services. Selon les besoins de ses clients : réservation d’emplacements à l’avance. Mise à disposition et gestion d’une flotte de deux-roues électriques, recharges de batteries, atelier de réparation, douches…

Destiné aux entreprises et collectivités, l’abri-vélo Mobilypod est accessible via une application (photo Jean-Dominique Billaud).
La société a remporté le prix de l’inovation urbaine 2020 du journal Le Monde “Cities”, dans la catégorie “mobilité”

Le concept, destiné aux entreprises et aux collectivités, se veut « éologique». Grâce à un partenariat noué avec l’entreprise Wattway, filiale de Colas. Les Mobilypod sont parés de dalles photovoltaïques assurant l’alimentation de l’abri en électricité. Cela fonctionne pour la recharge des batteries des vélos entreposés.

Une idée venue du Danemark

Nicolas Salmon a puisé un certain nombre de ses idées auprès des pays d’Europe du Nord. Nielsen Concept décline d’ailleurs le patronyme nordique de la cofondatrice de l’entreprise. « Nielsen, c’est le nom de ma femme, native du Danemark, précise M. Salmon. On s’inspire beaucoup de la culture vélo de ce pays pour alimenter nos réflexions ».

La Ruche à Vélos à Angers : pour stocker les vélos en hauteur

La Ruche à vélos propose une solution astucieuse : un abri sécurisé et automatisé dont le premier prototype fonctionnel sera installé, en septembre 2020, près de la gare d’Angers. Le concept, initialement un projet de fin d’étude, fut l’un des dix lauréats d’un concours lancé par la ville pour faire émerger des projets urbains innovants.

Mis au point par Guillaume Chaumet, Antoine Cochou et Maël Beyssat, les trois ingénieurs de l’Icam qui ont fondé la start-up nantaise et sont accessoirement cyclistes , la Ruche à vélos est un parking automatisé. Cette solution a une emprise au sol de 24 mètres carrés et une capacité de 50 vélos grâce à un automatisme de stockage sur 5 étages.

Dépôt sécurisé en trente secondes

L’utilisateur présente son titre de transport ou son application à l’entrée du parking où il a préalablement réservé sa place. Il positionne son vélo, équipement compris, dans un sas, et un système de rack automatisé, comme ceux de la logistique, vient le chercher et va le ranger dans un espace inaccessible aux autres utilisateurs.

« Trente secondes suffiront pour déposer ou retirer son vélo », commente Antoine Cochou. Ce système présente l’avantage d’être modulaire et extensible : une vingtaine de boxes seront aussi installés pour les trottinettes.

Une vingtaine de projets d’ici à 2023

Ses créateurs ont proposé un bâtiment architecturé à armature métallique, habillé de bois, de polycarbonate et d’un pourtour fleuri pour une plus belle intégration visuelle. Le coût de ce prototype est de 315.000 euros, mais, selon Antoine Cochou, il baissera avec l’effet de série. L’entreprise, qui bénéficie de 200.000 euros d’aides de BPI france et de la ville d’Angers, ainsi que d’une petite somme collectée sur Ulule, suscite l’intérêt des collectivités, promoteurs, entreprises privées et opérateurs de transport. Des contacts sont notamment pris avec la ville de Nantes.

Si les commandes sont au rendez-vous, les associés envisagent une levée de fonds à la fin de 2020 et espèrent installer une vingtaine de parkings d’ici à 2023.

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Une rubrique réalisée en partenariat avec Territoire d’Energie Mayenne

Sources : Département de l’Isère, Vinci Autoroutes, Le Monde, Les Echos