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BusinessInterview

Le projet XR4ALL pour “aider à construire une communauté VR/AR en Europe”

Leen Segers, fondatrice de LucidWeb, un des partenaires du projet XR4ALL en Europe

Crédits photos : Tech.eu

Début juillet, un appel à projets a été lancé à l’échelle européenne pour initier des projets XR. Cet open call fait suite à la création du projet XR4ALL dont le but est de soutenir la création et l’initiative en bâtissant une communauté VR/AR européenne. Leen Segers, fondatrice de la société LucidWeb, un des membres du consortium et partenaire du projet, nous explique la genèse de XR4ALL et sa vision sur l’industrie XR en Europe. Très engagée dans la communauté XR, elle est régulièrement speaker à Laval Virtual et dans de nombreux autres événements, surtout sur le sujet du WebXR.

Rassembler tous les acteurs XR européens

Quelles sont les motivations derrière le projet XR4ALL ? Pourquoi et pour qui a-t-il été créé ?
Initialement, le projet est né suite à un appel de la Commission Européenne. Elle voulait lancer une initiative pour créer un consortium avec différents partenaires venant de plusieurs pays pour l’aider à construire une communauté VR/AR en Europe, et pour qu’elle comprenne mieux qui sont les acteurs. Bien sûr, la Commission Européenne sait que c’est une industrie active, mais c’est difficile pour elle d’identifier les parties prenantes, les entrepreneurs, les organismes de recherche, les entreprises qui investissent dans l’XR. En même temps, elle voulait savoir quelles technologies et applications VR/AR sont les plus populaires en Europe. C’est pourquoi le projet a plusieurs objectifs : l’un est de créer cette communauté et que chaque membre apprenne à se connaître, l’autre est de fournir des sources et des fonds pour aider les entrepreneurs à produire des technologies VR/AR. En plus, XR4ALL va identifier les initiatives de recherche en Europe pour mettre en évidence les lacunes et développer un agenda de recherche pour les prochaines années. Le consortium que nous avons bâti regroupe Stereopsia, qui organise tous les ans un événement, Bcom (Institut de Recherche Technologique basé à Rennes, NDLR) et Fraunhofer, deux organismes de recherche bien établis dans le secteur de la VR/AR, ainsi que Europe Unlimited qui met en relation les investisseurs et les start-ups, et nous.

L’enjeu est de taille. Pourquoi avoir intégrer LucidWeb dans ce consortium ?
J’ai commencé à bâtir LucidWeb en faisant beaucoup de travail de recherche guidé par les données en Europe, et pour la communauté. Nous avions un accord avec VR Fund, basé à San Francisco, avec qui nous avons réalisé un paysage de la VR/AR en Europe ainsi qu’une analyse des investissements avec Tech.eu. Ces efforts et connaissances de l’industrie ont abouti à de nombreuses opportunités de consulting en Europe et à l’étranger auprès de gouvernements, de diffuseurs et d’organisations de recherche. Pour la Commission Européenne, l’inclusion et la diversité sont aussi des aspects très importants à prendre en compte pour évaluer les projets qu’elle soutient. Depuis 2016, j’organise des meet-ups partout en Europe pour rassembler les femmes dans le secteur de l’XR avec le groupe Women in Immersive Tech. Et finalement, pour XR4ALL l’un des publics le plus important ce sont les start-ups. On est nous même une start-up de développement de software, on est en train de lancer une plateforme SaaS qui s’appelle LucidWeb Pro. C’est pour ça qu’on peut se mettre à la place de notre public et très bien comprendre les défis que les petites et moyennes entreprises doivent surmonter en Europe.

L’idée est de bâtir une communauté XR européenne. Quelles sont les attentes et les défis ? Comment voyez-vous cette communauté grandir ?
Il y a beaucoup de choses auxquelles nous sommes confrontés, des choses que l’on peut contrôler et d’autres non. Mais cela prend plus de sens que l’on puisse se soutenir. Bâtir une communauté pour chaque secteur est donc essentielle, encore plus en Europe où le marché est fragmenté du point de vue de la culture et de la langue. Le premier objectif est de faire grandir et relier les communautés déjà existantes. Il y a beaucoup de communautés en Europe, donc le but est de découvrir de nouvelles start-ups et de les mettre en relation, de connecter des personnes partageant le même état d’esprit pour échanger face aux opportunités et aux défis qui nous font face aujourd’hui, et également éviter que les pays du Nord développent des solutions qui existent déjà en Belgique ou en France par exemple, de façon à s’entraider et à accélérer l’innovation en collaborant très tôt en amont. Le second objectif est de valoriser ces communautés existantes et celles qui émergent. Face à elles, les marchés américain et asiatique sont très forts, notamment en matière de hardware, là où l’Europe se distingue dans les prises d’initiatives axées sur la recherche. C’est donc intéressant pour les développeurs et les organismes de recherche de pouvoir échanger des outils et des connaissances afin de savoir comment : construire un produit, approcher un investisseur, faire un argumentaire, préparer une feuille de modalités, convaincre un financeur ou un client de s’engager dans une solution même s’il n’y a pas encore de marché.

Attirer les investisseurs pour développer les start-ups

En dehors de l’open call, quelles actions concrètes sont mises en place dans le cadre de ce projet ?
La première action c’est donner de la visibilité aux start-ups. Nous travaillons beaucoup pour mettre en avant des cas venant de start-ups, même s’il s’agit d’une information mineure comme une opportunité d’emploi, un nouveau brevet ou un test réalisé avec succès. La deuxième action c’est rassembler toutes les recherches faites en Europe sur la VR/AR afin de définir un programme de recherche, car beaucoup d’entre elles sont désuètes et les investisseurs ont besoin d’avoir une vision à jour du marché. Ils veulent savoir quels secteurs sont les plus porteurs, où vont les investissements, quels brevets sont délivrés et dans quelle industrie. Il y a beaucoup de données qui sont diffusées en Europe et nous avons besoin d’un programme de recherche commun. Pour nous spécifiquement, dans les deux prochains mois, l’objectif de LucidWeb est de montrer aux investisseurs en Europe ou ailleurs, ainsi que ceux en dehors de l’industrie XR, que ce secteur est attractif. Nous allons créer une boîte à outils pour qu’ils comprennent mieux le secteur et ses potentiels avantages. Pour les convaincre, nous allons aussi mettre en place des webinars pour qu’ils puissent tout savoir sur les entrepreneurs, les technologies et les start-ups en Europe.

Comment allez-vous aider la communauté VR/AR avec le projet XR4ALL ?
Bien sûr, il y a l’open call, qui a plusieurs dates butoirs dont la première est en octobre. L’idée est de voir ce qui remonte à la surface en termes de technologies en Europe. Nous allons aussi participer aux événements VR/AR et organiser des meet-ups pour permettre aux gens de se rencontrer. XR4ALL est là pour mettre en relation les personnes. C’est un peu comme un matchmaking !

Selon vous, existe-t-il une communauté XR internationale ? Est-ce que les Européens échangent et partagent avec la communauté américaine ou asiatique ?
Sans aucun doute ! En 2016, quand j’ai lancé LucidWeb, l’industrie me semblait moins diverse qu’aujourd’hui. Mais j’ai mis très peu de temps à rencontrer des gens partout dans le monde. Ce qui a aidé ce sont des événements et des initiatives itinérantes comme Laval Virtual ou AWE qui jettent des ponts entre les régions.

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