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Dans le but d’aller plus loin dans la démocratisation de la réalité virtuelle et afin de faire rayonner Laval comme capitale de la réalité virtuelle, Laval Virtual s’est associé avec l’Université Populaire. À partir du mercredi 14 octobre, et cela une fois par mois, vous pourrez assister à une conférence sectorielle sur l’usage de la réalité virtuelle. Stéphane Hiland, médiateur culturel à la ville de Laval et programmateur de l’Université Populaire, nous dit tout sur cette nouvelle collaboration.
Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’Université Populaire ? A quel public s’adresse-t-elle ?
L’Université Populaire, aussi appelée Université du Temps Libre, est une forme d’éducation populaire qui existe depuis la toute fin des années 1990. L’objectif de ce mouvement national étant au départ de proposer une alternative d’éducation populaire aux actifs qui, pour certains d’entre eux, vivaient avec la frustration de pas avoir eu l’occasion de suivre des études supérieures. Globalement, à la fin des années 1990, la moyenne d’âge de l’Université Populaire est de 45 ans.
Au bout de 30 ans, il était donc temps de faire évoluer le fond et la forme, n’est-ce pas ?
Oui, en effet. À Laval, on a remarqué que notre public a vieilli en même temps que l’Université Populaire. Maintenant, la moyenne d’âge est 65 ans. On peut se réjouir à la fois de la fidélité de notre public, car en général les mêmes personnes suivent les cours depuis 20 ans, mais en même temps on ne se renouvelle pas.
J’ai voulu bousculer tout ça, mais d’un seul coup car on ne voulait pas décevoir les auditeurs actuels. Cette année, j’ai décidé de garder des anciens professeurs et des anciens modules, comme la philosophie et la littérature. Mais à côté de cela, je veux inclure des thématiques qui sont un peu plus diversifiées : la sociologie, l’histoire de la bande-dessinée et la réalité virtuelle.
Pourquoi avoir retenu la thématique de la réalité virtuelle ?
La réalité virtuelle reste une spécificité lavalloise. Cela fait maintenant presque 20 ans qu’on a investi le domaine de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée dans le domaine du patrimoine. Au service Patrimoine de Laval, on en connaît l’intérêt dans le cadre de la médiation culturelle. On se rend compte que la VR/AR est utilisée dans beaucoup de domaines. Quand j’ai pris contact avec Laurent [Chrétien, directeur de Laval Virtual, ndlr], je voulais que l’on dresse un panorama de tout ce que peut apporter la réalité virtuelle. D’où le programme qui a été proposé : santé, sport, industrie, art, construction, formation.
Ce programme cohérent va permettre au public de découvrir plusieurs facettes. On garde à l’idée que ces conférences doivent rester grand public : c’est une passerelle. On ne peut pas se permettre d’être complet dans une conférence d’Université Populaire car on est contraint par le temps, les outils, les moyens mis en œuvre. C’est comme lors d’une visite guidée : on suscite la curiosité. Si le public veut en savoir plus, il existe désormais suffisamment d’outils en ligne. Pour nous, l’Université Populaire est un “forum des savoirs partagés” : le public met à niveau ses connaissances, l’intervenant se met à niveau de son public, c’est un partage.
Comment va se dérouler ce module “Réalité virtuelle” ?
Au départ, on avait prévu de faire le module de réalité virtuelle in situ au Laval Virtual Center, couplé avec des démos. Puis, au regard du succès du salon Laval Virtual qui s’est déroulé virtuellement, on s’est que cela ne serait pas complètement idiot d’offrir la même expérience. Le contexte actuel a aussi pesé dans notre décision. Bien évidemment, le contexte actuel a également pesé dans notre décision. On ne voulait pas être tributaire d’un lieu et de l’accueil d’un public physiquement. C’est un module de réalité virtuelle, donc autant que cela se fasse en utilisant les nouvelles technologies.
Nous avons donc programmer, avec les équipes de Laval Virtual, six conférences. Notre public aura deux possibilités de connexion : en passant par le monde virtuel du Mayenne World – le lien de téléchargement sera en ligne sur le site internet de la site de Laval -, ou alors en streaming sur la chaîne Youtube de Laval Virtual. Cela permet de créer un lien transversal avec notre public.
Cette nouvelle thématique participe à votre volonté de faire évoluer les “Uni Pop” comme vous les appelez ?
Ces conférences sur la réalité virtuelle préfigurent peut-être ce que sera l’Université Populaire à l’avenir. Peut-être qu’un jour on se passera de présentiel, et que cela permettra de toucher le plus de monde possible. D’ailleurs, le module “Réalité virtuelle” est gratuit et accessible à tous. Cela va au-delà du cadre de l’Université Populaire de Laval. On va casser les contraintes et les codes géographiques.
On réfléchit aussi à d’autres choses, mais certains intervenants sont rétifs notamment à ce que leur conférence soit filmée. Pourtant j’ai des idées plein la tête ! Cette année, l’Université de Caen organise les conférences du Plan de Rome entièrement à distance, avec une diffusion en streaming en live et en replay. Pour moi, c’est l’avenir. Cela permet de continuer une activité si le contexte redevient difficile. Au printemps, le Service Patrimoine de Laval a été extrêmement présent sur les réseaux sociaux, et si jamais on devait un jour se retrouver confinés, on proposerait des lives Facebook par exemple. C’est compliqué de faire sans public.
Avez-vous d’autres idées en tête pour le futur de l’Université Populaire à Laval ?
L’objectif c’est d’essayer de continuer à rapprocher à l’actualité, comme on le fait cette année avec le module “Sociologie”. Les thématiques des conférences sont liées à l’urgence climatique, les partis politiques, la montée du populisme. Ce sont des sujets qui interrogent forcément les gens. Je pense qu’il y a des thématiques à développer autour de l’environnement et du sport, et qui pourraient bénéficier d’un éclairage particulier. Je rêverais également d’un module scientifique dédié au monde de l’espace ! Il y a un côté onirique… on a besoin de s’évader, de voir ailleurs, et passer à l’infiniment grand. À la fin des années 90, il y avait un module “Œnologie”. Je pense que cela serait sympa de le réintégrer, cela permettrait de dépasser la forme institutionnelle du simple cours magistral.
S’adapter à la demande et aux besoins du public est le maître mot. En matière de méditation du patrimoine, si nous avions maintenu le programme qui était le nôtre il y a 20 ans, nous aurions échoué dans notre mission de développer la culture du patrimoine auprès du grand public. L’objectif est le même à terme pour l’Université Populaire.