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« Phytopoiesis » : est-ce que tout peut être artiste ?

Phytopoiesis est une installation qui allie art, technologie et nature

Le duo d’artistes Scenocosme mêle nature, art et technologie dans sa nouvelle installation.

Crédits photos : Scenocosme

Dans une volonté d’opposer, et de fait de rapprocher, l’art et la technologie, le duo artistique Scenocosme a créé « Phytopoiesis ». Cette installation interactive connecte les spectateurs avec une plante vivante et l’intelligence artificielle. Chacun dans leur manière, en activant, en touchant ou en générant, participe au processus créatif. Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt présenteront leur œuvre pendant l’édition 2025 de Recto VRso, festival d’art immersif.

Nature, art et technologie

Depuis 2003, Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt forment le duo Scenocosme. Ce couple d’artistes français centre sa création artistique autour de l’interaction et du sensoriel. Il tente notamment d’impliquer le spectateur au maximum dans leurs installations et de confronter l’art et la technologie. Scenocosme est la contraction de “scénographie” et “microcosme”. Ces deux mots résument l’intention de Grégory et Anaïs : inviter les spectateurs à créer des petits univers éphémères à travers les interactions avec leurs installations. 

« Phytopoiesis » est une installation interactive qui mêle visuel et son. Elle met en scène un organisme végétal vivant et l’être humain, représenté par les spectateurs de l’œuvre. L’utilisateur touche les feuilles de la plante, qui est sensible à notre énergie électrostatique, ce qui déclenche des images et des sons. Pour générer ces éléments, les deux artistes utilisent l’intelligence artificielle. La plante est connectée à un ordinateur et est ainsi capable d’envoyer des requêtes à l’IA qui crée des images originales à chaque spectateur. 

Ces images apparaissent et évoluent en temps-réel sur un écran. Elles forment une hybridation, une connexion symbolique entre organismes végétaux et êtres humains, en mélangeant de la chair, de la sève, du sang, des racines, des feuilles, des cheveux. « Dans cette installation comme dans la plupart de nos œuvres, nous souhaitons créer un miroir symbolique avec le corps, afin de générer des interactions sensibles qui interrogent nos relations contemporaines avec l’environnement », précise le duo.

L’IA est-elle une artiste ?

Cette installation interroge la place et la considération que l’on porte à chaque être vivant. L’association d’une plante et de l’intelligence artificielle soulève de nouvelles questions : « Comment un être vivant autre qu’un humain pourrait-il avoir une relation privilégiée avec l’IA ? Comment une plante peut-elle interagir avec l’IA ? Les capacités d’une plante peuvent-elles être améliorées grâce à l’utilisation de l’IA ? Dans ce cas, la plante peut-elle être considérée comme une artiste ? » 

Grégory et Anaïs mettent en perspective la notion d’intelligence humaine et le statut d’artiste. Être artiste veut-il dire être à l’origine de la création ? Est-on artiste quand on prend part au processus artistique ? L’IA, de par son utilisation pour générer des images, peut-elle acquérir le statut d’artiste ? Est-ce que tout être vivant, comme une plante, peut devenir un artiste ? En partant d’une pratique qui implique les spectateurs dans le mécanisme de création, le duo Scenocosme veut aller plus loin et élargir les formes de participation.

Leur travail a déjà reçu de multiples récompenses et a été exposé dans le monde entier, notamment en Allemagne, en Corée, en Russie, au Canada, en Australie ou encore en Chine. Leur installation interactive « Phytopoiesis » fait partie de la sélection officielle du festival d’art immersif Recto VRso. Découvrez l’univers de Scenocosme du 10 au 13 avril 2025.

À propos de l'auteur

Rédactrice Web Freelance. Jongleuse de mots et chercheuse de mots-clés. J’aide les entrepreneurs, start-ups, associations et TPEs à se dévoiler et à briller sur le web.
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