Découvrez le programme complet des conférences de Laval Virtual

MatérielDossier

De la réalité augmentée sonore, vous dites ?

Les lunettes de réalité augmentée sonore de Bose

Crédits photos : ZDNet

Si la réalité augmentée ne vous est aujourd’hui pas inconnue, elle évoque certainement dans votre imaginaire l’idée d’un dispositif qui combine en temps réel des images du monde réel et une surcouche numérique. Bien joué ! Mais, si 99% des expériences d’AR produites correspondent bien à cette définition, il ne faut pas perdre de vue qu’elle peut également s’appliquer à d’autres sens comme l’audition et le toucher.

Qu’est-ce que la réalité augmentée sonore ?

En effet, la définition communément admise de l’AR par la communauté stipule les trois règles suivantes :

  • Un système d’AR combine le réel avec des éléments virtuels de façon transparente pour l’utilisateur ; 
  • Il permet cette superposition et des interactions en temps réel ; 
  • Il respecte une cohérence spatio-temporelle (c’est-à-dire un positionnement des objets virtuels cohérent dans le temps lors des déplacements de l’utilisateur).

Ici point de mention que les augmentations doivent forcément prendre la forme d’images. Ainsi, des sons spatialisés en temps-réel en tenant compte de la position de l’utilisateur dans l’espace sont bien une couche d’information additionnelle qui rentre dans le champ de la réalité augmentée. 

Prenons pour commencer l’exemple du radar de recul de votre voiture. Si ce dernier fait partie des modèles qui émettent via les différents haut-parleurs (Avant/Arrière, Gauche/Droite) des sons spatialisés de manière cohérente par rapport à la position des obstacles détectés par les radars, alors il est quasiment assimilable à un système de réalité augmentée. Pas encore convaincu par cet exemple ? Poursuivons.

Abordons les choses sous un autre axe, non technologique, mais plutôt sous l’angle des apports opérationnels de l’AR à son utilisateur. Chez CLARTE nous pensons que l’AR doit améliorer pour un utilisateur la perception du monde qui l’entoure, et faciliter de fait son interaction avec celui-ci. Le radar de recul augmente ma perception de ce qui entoure la voiture, facilite la manœuvre du créneau et réduit ainsi mon budget annuel chez le carrossier. CQFD ça marche encore. A noter pour confirmer cette tendance de la réalité augmentée sonore, l’apparition récente de produits de ce type chez deux constructeurs majeurs du monde du son : BOSE et ses lunettes AR-audio et SENHEISER et son casque « smart-headset ».

Mais pour quel type d’utilisation choisir l’AR audio ?

Premier exemple d’utilisation possible. Vous travaillez dans une usine bruyante et êtes donc normalement équipé de bouchons d’oreille. Dans cette usine circulent de nombreux chariots élévateurs, voir même des AGV (autonomous guided vehicule).

Un AGV en marche dans une usine

Le risque de collision avec ces objets en mouvement est important dès que vous quittez les zones de circulation marquées au sol. Bien sûr vous regardez généralement autour de vous avant de traverser, jusqu’au jour où… Imaginez que vos bouchons d’oreille intelligents intègrent des capteurs de position et soient également connectés en temps réel avec la position de tous les autres systèmes en mouvement. Avant de traverser vous entendriez simplement un « bip » correctement spatialisé vous indiquant l’arrivée derrière vous d’un chariot. Moins d’accidents, plus de confort.

Ce même exemple peut s’appliquer à la problématique des véhicules électriques qui en milieu urbain par leur absence de bruit de motorisation provoquent des risques pour les piétons qui traversent sans regarder (ou plutôt en regardant leur portable) se référant à l’habitude, au réflexe, de la perception sonore d’un véhicule en approche.

Autre exemple pour votre vie quotidienne. Les lunettes BOSE AR-Audio proposent par exemple grâce au GPS de votre smartphone et au capteur d’orientation 9-axes (accéléromètre + gyroscope + magnétomètre) intégré aux lunettes de détecter là où vous êtes en train de regarder pour vous proposer des contenus sonores ou instructions vocales appropriés. Les informations sur l’architecte et la date de construction du bâtiment que vous êtes en train d’observer, les horaires de la ligne de bus de l’autre côté de la rue, etc. Vous pourriez bien sur regarder votre téléphone pour obtenir les mêmes informations mais ne semble-t-il pas judicieux de le laisser un peu plus dans notre poche et de relever la tête pour nous reconnecter visuellement à la réalité ?

Dernier exemple : de la réalité augmentée sonore pour entraîner les sportifs de haut niveau à conserver leur concentration malgré la présence de bruits dans les tribunes. Imaginez lors de votre entrainement porter un casque audio, vous laissant entendre les sons réels de l’environnement, tout en les complétant de sources sonores virtuelles, comme par exemple un spectateur qui tousse dans les tribunes au moment de servir pour la balle de match. A cet effet, CLARTE a conçu un démonstrateur pour la FFTA (fédération Française de tir à l’arc) afin d’entraîner les tireurs à ne pas être perturbés par des bruits du public qui surviennent dans le cadre de compétitions internationales.

À propos de l'auteur

Directeur de CLARTE. « Ancien » de la réalité virtuelle et augmentée, parfois puriste, mais toujours enthousiaste à l’idée d’inventer une partie du futur des technologies immersives.

Laisser un commentaire

Cet article pourrait aussi vous intéresser...
Comment la réalité augmentée peut aider les malvoyants ?