Le futur de la mobilité réside-t-il dans les technologies immersives ?
Crédits photos : Futura Sciences
Le monde du transport et de la mobilité évolue continuellement. Aujourd’hui, l’une des priorités est l’environnement et la pollution de l’air. D’où le boom exponentiel des véhicules électriques (voitures, trottinettes, vélos…). Le confort et l’assistance des conducteurs et autres voyageurs est aussi un point crucial. La réalité virtuelle et augmentée a joué un rôle majeur dans cette voie. Quels sont les récents progrès dans le domaine de la mobilité ? Comment la réalité virtuelle aide-t-elle à améliorer nos outils de déplacement quotidien ? Peut-on imaginer demain se déplacer dans des voitures autonomes ?
Il y a vingt ans, de nombreux films imaginaient le futur et à quoi ressembleraient nos villes des décennies plus tard. Dans le Cinquième élément, le major Korben Dallas interprété par Bruce Willis est chauffeur de taxi volant. Dans Minority Report, tout le monde se déplace dans des voitures autonomes à l’allure de capsules aérodynamiques. Les scénaristes de l’époque avaient-ils vu juste ? Va-t-on progressivement vers une mobilité où il n’y aura plus que des passagers ?
La réalité augmentée améliore la vie des voyageurs
Avant les voitures volantes et sans chauffeur, les professionnels de la mobilité se sont penchés sur l’expérience du conducteur. Des systèmes informatifs en réalité augmentée ont vu le jour pour mieux guider les voyageurs. Le traditionnel GPS et les panneaux numériques statiques ont été remplacés par de l’affichage dynamique et interactif. Surtout, l’utilisateur n’a nullement besoin de chercher : l’information vient à lui en temps réel de manière personnalisée.
La startup suisse WayRay a ainsi imaginé et conçu un pare-brise doté de réalité augmentée. Au mois de juillet dernier, Pininfarina, l’un des principaux cabinets de design automobile au monde, a présenté son dernier modèle de concept car. TEOREMA est la première voiture de la marque entièrement développée virtuellement. Cette voiture dispose du système d’affichage tête haute en réalité augmentée de WayRay. L’objectif est de favoriser les interactions entre les passagers et l’environnement extérieur. On peut ainsi être informé sur les informations routières pertinentes, les lieux d’intérêt et les curiosités alentour.
En dehors des conducteurs, la réalité augmentée peut apporter aux voyageurs prenant les transports en commun. À Paris, la RATP a mis à disposition une application de réalité augmentée pour avoir accès aux temps d’attente et aux informations trafic de la ligne. D’abord mise en place sur une ligne de bus, l’application servira bientôt afin de trouver la station de métro ou de Vélib, les vélos en libre service de la capitale, la plus proche. Les technologies immersives ont donc d’abord transformé les usages quotidiens, avant de faire naître des applications plus futuristes.
Véhicules autonomes, voitures volantes : la grande illusion ?
Depuis des années, on parle beaucoup de voitures autonomes. Sous la forme de concept car au départ, elles deviennent de plus en plus communes dans le monde de l’automobile. Mais nous sommes encore loin d’un usage quotidien par des particuliers. Il est toujours difficile de prévoir le futur, y compris autour du marché automobile. Des étudiants en design aux États-Unis se sont prêtés à l’exercice.
Dans l’État du Michigan, les étudiants de l’école College for Creative Studies de Détroit travaillent avec Covestro sur la conception des voitures du futur. Ils réfléchissent à de nouveaux matériaux que les constructeurs pourraient utiliser pour l’habitacle intérieur. Cet habitacle est imaginé comme celui d’une voiture entièrement autonome. Covestro voit le futur de la mobilité avec des véhicules sans chauffeur en guise de taxi en libre-service, sur courte ou longue durée. Mais sommes-nous bientôt à l’ère des voitures autonomes et volantes ?
La NASA a déjà engagé des essais pour les premiers taxis volants conçus en collaboration avec la société Joby Aviation. L’agence spatiale américaine souhaite tester ces appareils en vol pour s’assurer de leur sécurité pour les passagers. Elle analyse également la façon dont ces “taxis volants” se déplacent de manière autonome et comment ils communiquent avec les contrôleurs. L’objectif final est de fixer un cadre juridique pour l’utilisation de ce type de véhicules. “Ces scénarios d’essai permettront d’identifier les lacunes des normes actuelles afin d’aider l’industrie à progresser”, explique Davis Hackenberg, responsable de l’intégration de la mission AAM à la NASA. Verra-t-on un jour des voitures autonomes rouler dans nos quartiers ?
Les voitures autonomes : une opportunité pour les entreprises
Pour le moment, les voitures autonomes inspirent les entreprises pour développer de nouveaux services. Chez Valeo, un prototype de véhicule autonome a été conçu pour de la livraison de repas. eDeliver4U est un robot qui se déplace dans l’espace urbain à 12 km/h. Il est doté de quatre radars, cinq caméras et douze capteurs pour scanner son environnement. Valeo a travaillé avec Meituan, société de commerce en ligne, pour livrer des repas à domicile, tel un Uber Eats du futur.
En Angleterre, le groupe RDM a mis en place des petits véhicules sans chauffeurs pour le transport de passagers. Le projet “SWARM” a été mené en coopération avec l’Université de Warwick, près de Birmingham. Ces véhicules sont destinés à évoluer dans les aéroports, écovillages, parcours de golf, lieux patrimoniaux, centres villes, campus universitaires ou maisons de retraites. Ils sont surveillés à distance par un contrôleur : pour s’assurer que la multisurveillance est possible, le procédé a d’abord été testé dans une simulation en réalité virtuelle.
Finalement, la réalité virtuelle et augmentée a permis de grandes avancées dans le domaine de la mobilité. Sécurité, amélioration de la conduite, divertissement des passagers, information des voyageurs : les technologies immersives ont gagné leur place dans nos voitures. Côté véhicules autonomes, les conceptions et les tests sont nombreux, laissant un seul questionnement : sommes-nous prêts à faire entièrement confiance à cette technologie ? À l’Université du Michigan aux États-Unis, des chercheurs ont conduit une étude en réalité virtuelle pour optimiser au mieux les systèmes de sécurité et d’arrêt des voitures autonomes face à des piétons. La confiance des usagers de la route mettra sans doute plus de temps à naître que la technologie en elle-même.
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