Crédits photos : IVRC
Créé en 1993, l’IVRC est un concours international de réalité virtuelle qui a lieu tous les ans à Tokyo. Des étudiants japonais se rassemblent au Musée des sciences émergentes et de l’innovation pour proposer des projets qu’ils construisent de A à Z. En 2004, l’IVRC noue aussi un lien particulier avec Laval Virtual à travers un programme d’échange d’étudiants. Une manière d’encourager ces jeunes talents et d’exporter l’expertise japonaise à l’étranger.
L’IVRC, un concours qui fusionne création et technologie
Des projets étudiants mis à l’honneur
L’International Virtual Reality Contest (IVRC) a été créé en 1993 par Susumu Tachi, professeur à l’Université de Tokyo. Depuis 27 ans, il a lieu tous les ans dans la capitale japonaise, au Miraikan. Il met en valeur et juge des produits interactifs conçus et créés par des étudiants. Le jury récompense le projet qui sera le plus innovant, qui aura le plus d’impact et qui aura su relevé d’importants défis techniques. A la suite d’une centaine de candidatures, une poignée de projets sont sélectionnés pour exposer au musée et sont ainsi susceptibles de recevoir un award.
Deux parcours s’offrent aux participants : le parcours général et le parcours jeunesse. Le General Track s’adresse à tous les étudiants, du cycle primaire à l’enseignement supérieur. Sept projets sont récompensés, dont un par des visiteurs grand public, friands de technologie de pointe. Le Youth Track rassemble plus particulièrement des élèves de lycée et de vocational schools (au Japon, ce sont des écoles que l’on suit pendant 2 ans après le lycée). Il y a trois awards dans cette catégorie. Le jury se compose de spécialistes de la VR (consultant, CEO) et d’académiques comme des professeurs d’université.
L’objectif principal de l’IVRC est d’encourager des étudiants dotés d’un grand talent et capables de mobiliser leurs propres idées, connaissances et compétences. Le but est que les participants approfondissent leur compréhension des technologies interactives, telles que la VR et la robotique. Il y a donc une réelle volonté de partager et apporter des connaissances aux étudiants. L’IVRC se définit comme un concours qui veut créer un système éducatif du XXIe siècle.
Une dimension internationale
L’IVRC jouit d’une réputation internationale. Les projets présentés reçoivent de nombreuses louanges au SIGGRAPH ainsi qu’à Ars Electronica, un festival d’art et technologie en Autriche. Car l’un des autres objectifs est de nourrir une communauté VR entre les régions, les entreprises et le monde académique. Les projets issus du concours ont donc un grand rayonnement en dehors du Japon. D’autant que les progrès réalisés dans la VR par la recherche japonaise sont peu connus en dehors du pays du soleil levant. Il est important pour l’équipe d’IVRC de donner la possibilité aux étudiants de présenter leur produit à l’étranger. C’est l’une des volontés d’Akihiko Shirai, membre du comité exécutif du concours, qui met un point d’honneur à valoriser ces jeunes talents.
“En ce qui concerne les chercheurs académiques et les artistes, les Japonais et les Français échangent beaucoup entre eux, mais cela se limite parfois aux laboratoires et créateurs indépendants. Je pense que cela devrait se répandre de plus en plus.”
Akihiko Shirai – Comité exécutif de l’IVRC
La Virtual Reality Society of Japan, qui organise l’IVRC, entretient cette volonté d’exporter le savoir-faire des étudiants japonais à l’international. Des projets sélectionnés pendant le concours ont la possibilité de partir exposer au SIGGRAPH aux Etats-Unis ou en France au Laval Virtual. Certains étudiants font ainsi le tour du monde pour présenter leur produit. C’est notamment le cas des créateurs de l’expérience Telesight. En 2018, Taichi Furukawa, Daisuke Yamamoto et Moeko Doi ont participé à la finale de l’IVRC. Ils ont remporté un prix qui leur a permis d’exposer en France lors du salon Laval Virtual. Là-bas, ils ont également gagné un award et l’opportunité de partir au SIGGRAPH aux Etats-Unis. De plus depuis 2004, un échange d’étudiants entre la France et le Japon a lieu tous les ans, dans le cadre d’un partenariat entre l’IVRC et Laval Virtual.
Un aller retour Laval-Tokyo
En 2004, Jean-François Fontaine, alors directeur de Laval Virtual, signe un accord avec le créateur de l’IVRC, le professeur Tachi. Cet accord consiste en un échange d’étudiants entre le Japon et la France. Tous les ans, lors de la finale de l’IVRC, une petite équipe issue de l’association Laval Virtual se rend à Tokyo pour décerner un prix à un des projets étudiants japonais. Vice versa, le comité de l’IVRC représenté par Akihiko Shirai vient à Laval pour récompenser un projet lors des compétitions ReVolution #Students. Les deux projets sélectionnés exposent ensuite lors du prochain concours ou salon.
16 ans après, l’union des deux sociétés existe toujours. Laurent Chrétien, l’actuel directeur de Laval Virtual, se réjouit de la pérennité de cette relation. “Ces échanges sont une motivation et une récompense fantastiques pour les jeunes talents qui étudient la VR/AR dans nos pays respectifs.” Les étudiants japonais gagnants du prix Laval Virtual à l’IVRC sont donc invités à venir exposer au salon et à participer à la compétition ReVolution #Research. Ce pavillon regroupe des projets issus de la recherche universitaire et privée. Cette année, le projet retenu est Be in”tree”sted, une simulation en réalité virtuelle où l’on se met à la place d’un arbre. “Beaucoup de projets merveilleux et inspirants ont été présentés dans le cadre de ReVolution #Research, parfois poétiques, parfois avant-gardistes, parfois artistiques, mais toujours très créatifs et scientifiquement pertinents.”
À l’inverse, des étudiants participants à la compétition ReVolution #Students lors du salon Laval Virtual s’envolent pour le Japon. La catégorie Démo est une compétition ouverte aux étudiants et jeunes chercheurs. Ils doivent présenter une application VR/AR qu’ils ont réalisée lors de leur formation. En 2019, ce sont des étudiants de l’Institut des Arts et Métiers de Laval qui ont remporté l’award avec leur projet La Plume et la Lanterne. En novembre, ils ont participé au concours de l’IVRC à Tokyo. Là-bas, ils ont remporté le deuxième prix le plus important du parcours général. Les compétitions ReVolution représentent un réel tremplin pour les étudiants.
Forts de cette collaboration et de ces échanges internationaux, les étudiants deviennent par la suite chercheurs, professeurs et entrepreneurs. Par exemple en 2009, Frantz Lasorne, étudiant à l’Ecole de design de Nantes, avait proposé un projet de réalité augmentée à Laval Virtual. Ayant remporté un award, il a également exposé à l’IVRC au Japon. En 2010, il ouvre sa propre start-up spécialisée dans l’AR à Hong Kong, Visionaries 777. Ce partenariat entre Laval Virtual et l’IVRC permet ainsi de connecter des étudiants avec la communauté VR/AR et de leur offrir des opportunités de business.