Fin avril, le Laval Virtual World se tenait dans le monde virtuel construit via la plateforme VirBELA. 11 200 personnes se sont inscrites pour cette aventure unique. Autant de curieux qui se sont délectés des nombreuses possibilités offertes par ce monde 100% virtuel. L’accueil réservé par la communauté et les utilisateurs a été plus que réconfortant pour toute l’équipe organisatrice. Les retours sur cette première mondiale sont avant tout des conseils pris et emmagasinés pour la suite. Notamment ceux prodigués par la communauté VR/AR elle-même, et deux influenceurs majeurs : Andy Fidel et Kent Bye.
Les impressions et conseils de deux influenceurs internationaux
D’une part, Andy Fidel travaille depuis quelques années déjà dans le domaine de la VR/AR. Spécialiste des médias sociaux et ayant acquis 10 ans d’expérience dans le marketing digital, elle s’intéresse beaucoup à l’aspect social que peuvent engendrer les techniques immersives. Freelance, elle travaille avec d’autres entrepreneurs et des starts-ups pour créer des expériences en 2D et 3D pour des communautés à distance. Andy Fidel étudie notamment l’impact de la réalité immersive et de l’incarnation virtuelle sur les communications numériques. Le monde virtuel de Laval Virtual World s’annonçait comme un réel terrain de jeu pour elle !
April 22-24th ⚡️ The @lavalvirtual conference kicks off in virtual reality! Youpii +10K already registered in @VirBELA1 ???? another exciting moment for virtual conferencing. Will tweet experience! Come say hi ☺️ pic.twitter.com/W2tLkQNpf4
— Andy Fidel ????️???? (@AndyFidel_) April 23, 2020
D’autre part, Kent Bye aime à s’appeler “philosophe et historien oral des technologies immersives”. En 2014, il a créé “Voices of VR”, un podcast dans lequel il interview des acteurs du secteur VR/AR : académiques, visionnaires, créateurs, développeurs, technologistes. Depuis cette fondation, il a conduit 1200 interviews en se déplaçant dans les plus grands événements internationaux sur les techniques immersives. Avec ses podcasts, Kent Bye veut s’attacher à dénicher le potentiel de la VR/AR pour le futur. Le Laval Virtual World était une aubaine pour mesurer le potentiel des mondes virtuels à des fins événementielles et de business. En tant que spécialiste de la VR et testeur aguerri d’applications et plateformes, il se montre exigeant et pointu face au monde virtuel de Laval Virtual. Mais son expertise est un bon moyen d’évaluer ce projet construit en seulement un mois.
1/ THREAD@lavalvirtual conference has started in virtual reality. Thousands of users in VR using the @VirBELA1 platform. They’ve had an overwhelming response & most of the rooms are too small & it’s difficult to see the slides.
— Kent Bye VoicesOfVR (@kentbye) April 22, 2020
Buzzing! #LavalVirtualWorldhttps://t.co/Ttn8VJUyzI pic.twitter.com/yyHTtwWTNt
Les deux influenceurs d’envergure internationale dans le domaine de la VR/AR ont fait une série de tweets pendant l’événement Laval Virtual World. Une centaine de courts messages en tout dans lesquels ils donnent leur impression première de ce monde virtuel. Ils n’hésitent également pas à donner de précieux conseils d’optimisation et d’amélioration pour d’autres événements virtuels futurs.
Nous vous proposons un résumé de leurs remarques.
Un monde virtuel vaste à la portée de tous
A la découverte du Laval Virtual World, Andy Fidel et Kent Bye, ainsi que tous les utilisateurs, ont pu remarqué le monde vaste qui s’offrait à eux. Les deux influenceurs VR/AR se sont adonnés à une exploration du monde virtuel, pour découvrir les nombreux espaces construits pour l’occasion.
De nombreux espaces pour répondre au riche programme
Ce qui a frappé Andy Fidel à son arrivée dans le monde virtuel lors de la première journée du Laval Virtual World, c’est l’espace de conférences. Elle s’est tout de suite enthousiasmé dans un tweet : “Tout l’espace des conférences est gigantesque !“. Les conférences étaient en effet au cœur de cet événement inédit. Le monde virtuel de VirBELA ne permettait pas, dans les temps impartis, de créer une copie du salon physique, notamment les stands des exposants. Pourtant, l’exposition représente la partie essentielle du salon physique de Laval Virtual.
Le Laval Virtual World était alors l’occasion de mettre les conférences au centre de l’événement. Le mode à distance a permis d’inviter facilement des speakers qui n’auraient pas pu venir en temps normal avec les milliers de kilomètres à parcourir. Et les conférences ont eu le succès escompté, rassemblant plusieurs centaines de personnes dans une seule salle en même temps, comme le fait remarqué Kent Bye, à propos des conférences sur Recto VRso, le festival d’art et de réalité virtuelle : “Plus de 200 participants aux sessions, bien plus qu’en temps normal !“. Andy Fidel, quant à elle, félicite le contenu des conférences et le support technique derrière le bon déroulement de l’événement : “J’ai été en ligne avec jusqu’à 841 personnes. Excellent contenu.“
En dehors des salles de conférences, il y avait d’autres espaces à découvrir. Les deux influenceurs se sont d’ailleurs lancé dans des explorations : “J’ai pris le temps de me balader dans le monde. J’ai couru partout et j’ai trouvé plein de chemins cachés et des spots de nature cools”. Durant son exploration, Andy Fidel a aussi pris le temps de lire les centaines de post-its que les utilisateurs avaient écrits partout dans le monde. Dans le monde de VirBELA, les utilisateurs pouvaient laisser des messages sur des post-its et les accrocher où bon leur semble. Cela a ainsi permis à Andy Fidel de découvrir de nouveaux groupes et nouvelles communautés autour de la VR/AR. De son côté, Kent Bye affirme qu’il a pu faire des rencontres juste en dehors des salles de conférence, dans l’espace du campus : “J’ai eu quelques collisions à la sortie du hall de conférences principal. C’est un bon endroit pour traîner et rencontrer des gens que l’on connaît ou pas”.
Le défi de créer du réel dans un monde virtuel
Créer un événement virtuel c’est comme créer un événement réel, à la seule différence que l’espace est illimité. C’est pourquoi le Laval Virtual World regorgeait d’espaces où des petits événements étaient co-organisés, où les sponsors pouvaient présenter leurs produits. La “Microsoft Area” était un ensemble de salles de réunions et de conférences où les partenaires de Microsoft étaient mis en valeur à travers un programme de conférences riche. C’était un réel défi de créer un monde aussi vaste avec une offre aussi large !
Des salles ont été spécialement construites et rapidement investies par les sponsors de l’événement. Les décors pouvant être personnalisés à l’infini, les sponsors ont apposé leurs couleurs sur les murs. Mais un monde entièrement virtuel amène de nouvelles problématiques et avec des challenges. Notamment celui de l’occupation de l’espace et de son animation. Kent Bye explique qu’il aimerait “voir les sponsors d’événements virtuels plus innovants en matière de marketing expérientiel.” Selon lui, les salles sponsors ont le potentiel de devenir des points chauds de sociabilisation qui font naître des interactions pertinentes.
Il en va de même pour d’autres espaces créés dans le Laval Virtual World. Par exemple la press room, conçue pour accueillir les journalistes pendant l’événement. Un espace comme celui-ci doit être bien étudié pour être compatible avec un monde 100% virtuel. Or, difficile de faire des interviews en tête à tête dans cette salle, car tout le monde peut parler en même temps. On entend la conversation de notre voisin, même si son avatar se trouve à l’autre bout de la pièce.
Les problèmes de communication étaient aussi présents lors des moments plus festifs, le soir. Pendant le Laval Virtual World, plusieurs Laval Virtual Party ont été organisées pour que tous les utilisateurs se retrouvent, de manière à ré-enchanter le lien social quelque peu fragilisé pendant le confinement. Tous les utilisateurs se retrouvaient sur le terrain de foot, autour d’un DJ, lui aussi sous forme d’avatar. Ce regroupement était aussi propice aux rencontres, et Kent Bye a notamment rencontré des personnes du secteur VR/AR qu’il connaissait. Cependant, il préconise de multiplier les zones de conversations privées (matérialisées par des cercles bleus) pour pouvoir interagir davantage en toute tranquillité.
Un temps de rencontre à l’heure de la distanciation sociale
Au-delà du programme de conférences proposé pendant ces 3 jours, le Laval Virtual World était aussi l’occasion de se retrouver. Une grande partie de l’événement a été des réunions professionnelles ainsi que des retrouvailles virtuelles.
Des retrouvailles virtuelles appréciées
La partie sociale était un point important, même si on assistait à un événement BtoB. Andy Fidel se réjouit que “VirBELA ait accordé beaucoup d’attention (et d’intention) à l’engagement social dans et entre les salles de conférences”. L’enthousiasme de retrouver un collaborateur presque en chair et en os se ressentait chez les utilisateurs. De nombreux moments ont été organisés pendant l’événement pour continuer ces échanges et rencontres. Les soirées et les challenges ont été des pauses sociales appréciées. : “Bien joué pour les espaces de rencontre ! Il y avait un large choix. J’ai adoré la plage, le terrain de football et les chemins de montagne.”
Pour encourager les rencontres et les discussions, VirBELA a imaginé des zones de conversation privées. Dans le Laval Virtual World, elles se matérialisées par des cercles bleus luminescents. Il suffit que deux utilisateurs (ou plus) rentrent dans ces cercles pour échapper au bruit ambiant du monde virtuel pour pouvoir parler en toute quiétude. Des espaces fortement appréciés et salués par Andy Fidel et d’autres utilisateurs qui en font bon usage.
Et même si entendre tout le monde parler en même temps peut gêner, cela peut engager des rencontres ! Kent Bye en a fait l’expérience à l’espace consacré au festival Recto VRso. Il rapporte que, lorsqu’il était sur le toit du Recto VRso Hall en train de converser avec quelqu’un, un autre utilisateur situé trois étages plus bas les a entendu. Les trois personnes se sont alors rejoint par la suite pour échanger !
Un monde créé pour du business et du networking
Les espaces de discussions et de rencontres ont aussi été l’occasion d’engager des échanges professionnels. L’un des regrets que l’on peut avoir sur cette édition virtuelle, c’est la disparition des stands des exposants. Difficile de mettre en place un tel dispositif alors que l’on se trouve aux prémices de l’organisation d’événements 100% virtuels. Même si la perspective de stands virtuels se dessine dans le futur. En attendant, il fallait trouver des solutions de repli. Et les utilisateurs ont fait preuve d’ingéniosité !
Lors de son exploration du monde, Kent Bye a repéré des utilisateurs utilisant les cercles de conversations privées. Il remarque notamment des représentants de ProTubeVR qui ont imaginé un stand “à la sauvette”. Ils se sont installés dans un cercle bleu, et ont affiché un post-it pour indiquer le nom de l’entreprise et ses missions. Le post-it est plus engageant et l’utilisateur n’a pas l’impression de déranger une conversation privée.
Ces points de discussions ont joué un grand rôle dans la partie networking de l’événement. Même si Kent Bye regrette qu’il n’ait pas rencontrer autant de nouvelles personnes que lors d’un événement virtuel. Andy Fidel explique qu’en sa baladant à travers le monde, elle a rencontré d’autres utilisateurs. Les zones bleues ont rendu les mises en relation plus faciles, ainsi que les conversations.
Au final, des retours comme ceux exprimés par ces deux influenceurs VR/AR, Andy Fidel et Kent Bye, ont permis d’identifier les forces et les faiblesses de ce Laval Virtual World. Des conseils précieux à prendre en compte à l’aube de la multiplication des événements virtuels. La pratique est encore très jeune, et le secteur événementiel avance à petit pas vers la virtualisation. Si la partie conférences et réunions professionnelles est aisément virtualisable, l’espace d’exposition représente un nouveau défi.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de plateforme en ligne qui permettent de créer un stand virtuel. La démarche est possible, mais il faut partir de zéro. Cela demande du temps et de l’argent, presque autant qu’en réel. Les événements virtuels ne sont pas encore mûrs, mais de nombreuses perspectives apparaissent à l’horizon. Laval Virtual se tient toujours prêt à proposer des rendez-vous innovants pour mettre en lumière ces avancées technologiques.