Crédits photos : ArchiReality
ArchiReality, une entreprise spécialisée dans les technologies immersives basée à Aix-en-Provence vient d’être récompensée par le géant américain Epic Games. Le projet Basquiat Art a reçu un Epic MegaGrant qui lui a permis de bénéficier d’une subvention et d’une visibilité outre-atlantique. Le programme MegaGrants soutient les créateurs de projets qui utilisent la plateforme Unreal Engine. Un an plus tôt, l’équipe d’ArchiReality avait présenté son musée virtuel aux visiteurs curieux de Laval Virtual sur le pavillon ReVolution #Experiences. Retour d’expérience avec Brice Forton, dirigeant d’ArchiReality, qui raconte le parcours vers cette récompense.
Pouvez-vous présenter votre entreprise ArchiReality et ses ambitions au quotidien ?
Simon Boisdron et moi-même avons créé ArchiReality en 2016 juste avant la sortie de l’Oculus Rift, le premier casque de réalité virtuelle pour le grand public. Notre ambition est simple : repousser les limites de la réalité en proposant à nos clients la visite de leur futur bien avant qu’il ne soit sorti de terre. L’agence est spécialisée dans la création de contenu graphique et immersif pour l’architecture et la construction. Notre travail au quotidien ? Fournir des images toujours plus réalistes à nos clients.
Comment utilisez-vous les techniques immersives chez ArchiReality ?
Nous proposons plusieurs services à nos clients. Comme la plupart des entreprises de graphisme spécialisé dans l’architecture, nous réalisons des perspectives 3D (image) et des films d’animation. Ce qui nous démarque de la concurrence, ce sont justement nos expériences immersives. Nous proposons des visites en réalité virtuelle et des maquettes en réalité augmentée de très grande qualité. Nous attachons beaucoup d’importance à la qualité graphique de nos expériences, cela améliore clairement l’immersion de l’utilisateur.
Pouvez-vous nous donner des exemples de projets immersifs menés par vos équipes ?
Nous réalisons souvent des expériences VR pour des promoteurs ou des groupes de constructions (Bouygues, Cogedim…) et travaillons sur des visites d’appartements, de bureaux ou même des usines de plusieurs hectares où l’utilisateur peut se déplacer librement. Tout cela en interagissant avec son environnement et, s’il le souhaite, en modifiant la texture ou la couleur de certains revêtements (sol, mur). Il est aussi possible de visualiser différents aménagements pour un même projet en un simple clic, ou de visualiser un objet en mouvement, comme une chaîne de montage, par exemple.
Avec la réalité augmentée, nous proposons de remplacer les maquettes classiques par une version numérique. Elles permettent à l’utilisateur de voir le modèle 3D du bâtiment apparaître sur son plan à l’aide d’une tablette, exactement comme si une maquette était posée sur la table. Là encore, il est possible d’interagir avec le projet, en choisissant par exemple d’afficher un étage ou un logement en particulier pour le voir plus en détail. Les avantages par rapport à une maquette classique sont nombreux. C’est interactif et transformable, on peut animer des éléments, et les envoyer à un client par mail ou par message. Dans certains cas, cela coûte moins cher que des maquettes physiques.
Votre projet « Basquiat Art » a donc reçu un prix de la part d’Epic Games. En quoi consiste ce projet ? Quel était votre objectif en le mettant en place ?
Nous sommes très fiers d’avoir reçu ce prix de la part d’Epic Games. Le projet est très simple : la visite d’une pièce de musée inspiré de la salle « Albert Amont » du Musée d’art moderne de Paris, d’où l’on découvre certaines œuvres de l’artiste new-yorkais Jean Michel Basquiat. Notre premier objectif était de séduire un client potentiel, mais nous avons très vite remarqué que l’expérience plaisait au grand public. Nous avons donc décidé de l’améliorer et même d’y ajouter une nouvelle salle et un nouvel artiste : Stéphane Desset. Aujourd’hui, l’application n’est pas commercialisée, elle nous sert d’outils de communication.
À quel niveau avez-vous travaillé avec Epic Games pour réaliser ce projet ?
Nous avons développé ce projet en interne avec nos propres moyens. Ensuite, nous l’avons soumis au programme « MegaGrants » mis en place par Epic Games. Après 6 mois de délibération, ils ont souhaité récompenser notre travail en nous accordant une subvention. C’est très motivant pour notre équipe de voir que nos réalisations sont reconnues par notre communauté et les créateurs du logiciel que l’on utilise. Nous restons en contact étroit avec Epic Games, qui nous a d’ailleurs proposé d’intégrer une partie de la vidéo du projet « Basquiat Art » à leur nouveau showreel diffusé à la GDC 2020.
Selon vous, qu’est-ce que la réalité virtuelle permet d’apporter à l’art et à la culture ?
Depuis toujours, l’art s’efforce de repousser les limites de la réalité. Avec la VR, rien n’est plus facile ! Plus sérieusement, je pense que la réalité virtuelle est très intéressante pour l’Art. C’est un nouveau terrain de jeu encore à peine exploré. Certains logiciels proposent déjà de « peindre en 3D » directement en VR, ce qui n’est pas possible dans la réalité. Nous avons plusieurs projets artistiques dans les cartons, comme créer une exposition virtuelle autour d’œuvres entièrement réalisées en VR. Mais l’art n’est pas notre cœur de métier, et nous réalisons surtout ces expériences sur notre « temps libre » pour faire de la R&D ou pour le plaisir. Beaucoup de choses restent à faire dans ce domaine… Et c’est justement ce qui nous motive !