Crédits photos : South California State Museum
Le terme qui revient le plus souvent lorsqu’on évoque la réalité virtuelle est « immersion ». Les autres canaux nous permettaient déjà de voir, de lire, d’entendre ou de faire. Mais celui-ci est le seul à nous proposer d’être. La VR nous propose d’embrasser complètement un « moi numérique », dans un environnement très souvent interactif, construit à 360 degrés. Cette technologie aux propriétés uniques est, pour beaucoup, le canal de communication de demain. Des effets 4D permettent d’améliorer ces expériences de réalité virtuelle et augmenter la sensation d’immersion.
Une réalité virtuelle toujours plus immersive avec la 4D
Là où les autres typologies de contenus accèdent au rang de chef d’œuvre lorsqu’ils parviennent à immerger suffisamment le consommateur, la réalité virtuelle part déjà gagnante. En effet, les périphériques associés à l’expérience virtuelle stimulent simultanément la vue et l’ouïe, dans une imitation du réel (vision 360, son spatialisé, interactivité, etc.). Si bien que l’utilisateur perd presque immédiatement la conscience de sa propre individualité.
Toutefois, dans leur imitation sensorielle de la réalité, les casques VR à eux seuls ne sont pas en mesure de stimuler les trois autres sens que sont le toucher, l’odorat et le goût. Comment s’immerger totalement en haut montagne sans ressentir le froid et le vent puissant ? Comme vivre une expérience VR de type culinaire sans toucher, sentir et goûter la nourriture ?
L’avènement de la réalité virtuelle contemporaine a donné naissance à tout un écosystème. Une grande partie des acteurs s’évertue à proposer des solutions technologiques complémentaires, visant à rendre cette technologie encore plus immersive.
Entrez dans la quatrième dimension
On ne compte plus le nombre de salles de cinémas, de parcs d’attractions et de centres commerciaux proposant des expériences cinématographiques de réalité virtuelle estampillés « 4D ». Les salles sombres sont alors équipées d’installations créant des vibrations, des conditions climatiques ou des odeurs. Ces dispositifs additionnels sont synchronisés avec ce qui se passe à l’écran.
Cette tendance est née de la volonté des exploitants de cinéma de rester concurrentiels vis-à-vis de la télévision et du Home Cinema. Elle est généralement considérée comme un gadget plutôt que comme une véritable réinvention de notre manière de consommer des contenus vidéos.
Si ces expériences restent tout à fait divertissantes, l’immersion peine à vraiment s’installer, la faute à une distance à l’écran encore trop importante. Cette distance n’existe pas avec les casques de réalité virtuelle, qui émancipent totalement l’utilisateur de son environnement immédiat. C’est ainsi que nous constatons régulièrement l’apparition, ça et là, d’accessoires destinés à procurer des expériences de réalité virtuelle en 4D à l’utilisateur. Ils participent ainsi à parfaire l’expérience virtuelle générale.
Une réalité virtuelle en quête de sens
Des accessoires spécifiquement dédiés à la stimulation d’un ou plusieurs sens ont vu le jour dans l’écosystème VR. Ces solutions sont pour la plupart encore à l’état de prototypes ou en recherche de financement. Au vu de leurs prix (des centaines, voire des milliers d’euros), elles semblent destinés à un public professionnel. Nous n’évoquerons pas ici les solutions de déplacement tels que les tapis VR, car ils constituent un sujet à part entière. De plus, ils souffrent encore trop souvent de problèmes d’ergonomie et de compatibilité, malgré des prix pouvant parfois atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Toucher la VR du bout des doigts
Le toucher, au vu du nombre d’innovations dans le secteur, semble être le sens que l’industrie souhaite incorporer en priorité à l’expérience virtuelle. La quasi-totalité des équipements développés dans cette optique se présentent sous la forme de gants ou de combinaisons. Ces dispositifs font apparaître et bouger les corps de l’utilisateur dans l’environnement VR.
Certains de ces accessoires présentent des fonctionnalités « haptiques ». Celles-ci permettent, par des vibrations, de ressentir le poids, les textures, les impacts ou encore les conditions météorologiques des éléments liés à l’expérience virtuelle vécue. Teslasuit ; Haptx ; Manus ; Sensglove ; Gloveone… Tant de start-ups qui se sont lancées sur ce marché. Une concurrence féroce qui, à n’en pas douter, dynamise l’innovation sur le sujet du toucher.
Sentir la VR à plein nez
Le domaine de la réalité virtuelle olfactive n’est pas non plus en reste. Il y a des projets prometteurs comme Feelreal VR, Vaqso VR ou encore VR Sense. Ces itérations prennent la forme de masques. Ils viennent s’intégrer au casque de réalité virtuelle, en dissimulant la partie inférieure du visage de l’usager. Des capsules, contenant des odeurs variées telles que la forêt, le caoutchouc ou encore la poudre à canon, diffusent lesdites odeurs en adéquation avec l’expérience visuelle et auditive vécue par l’utilisateur.
Ces dispositifs ont l’avantage de s’intégrer naturellement aux visiocasques. De plus, ils ne complexifient pas l’installation et la gestion de l’expérience virtuelle. Bien entendu, il faudra systématiquement développer et scénariser des contenus compatibles, en attendant des évolutions du côté de l’intelligence artificielle.
Avoir la VR sur le bout de la langue
Le peu d’itérations dans ce domaine indique que le goût est le sens le plus difficile à stimuler dans la réalité virtuelle. Pour des raisons techniques d’une part, mais aussi parce qu’il est difficile de demander aux utilisateurs de mettre un objet inconnu dans leur bouche, sans qu’ils ne puissent l’identifier au préalable. Ainsi, peut d’entreprises se sont risquées à développer une réalité virtuelle gustative. Et en termes de VR gustative, il y en a pour tous les goûts.
On parle ici de sucettes numériques émulatrices de saveurs, de stimulateurs thermiques reproduisant sur la langue la sensation de sucré, d’amer, d’épicé ou de salé, ou bien encore d’électrodes placées sur la mâchoire servant à créer la sensation de texture par la contraction musculaire. Il est donc impossible aujourd’hui de définir une tendance de ce que seront les équipements VR liés au goût dans les années à venir.
Le Vive Tracker révolutionne la cohésion entre réel et virtuel
En 2018 sortaient les Vive Trackers, des périphériques liés au célèbre HTC Vive. Ils permettent d’intégrer des objets réels et tangibles aux expériences de réalité virtuelle sur ordinateur.
Très accessibles, tant du point de vue financier que de par leur prise en main, ces objets peuvent être installés facilement sur tous types de surfaces. Leur position est ensuite reconnue par le casque et les capteurs qui l’accompagnent. L’objet réel auquel ils sont rattachés est transposé (moyennant développement et modélisation) dans l’environnement virtuel.
4D CREA, notre agence de réalité virtuelle parisienne, a développé pour Previform (organisme de formation en risques professionnels) un simulateur d’incendie virtuel. Ce dernier comprend différents scénarios. Il passe en revue de façon interactive l’intégralité des protocoles de sécurité liés à ce type d’incident.
Afin de rendre l’expérience virtuelle encore plus immersive, nous avons combiné des Vive Trackers avec de véritables extincteurs. Ainsi, nous affinons encore davantage la barrière entre réel et virtuel, tout en améliorant l’apprentissage des gestes par la stimulation de la mémoire musculaire. Ces périphériques peuvent tout à fait être installés sur des vêtements ou des parties du corps pour optimiser le « body tracking », voire obtenir un « full body tracking » de l’utilisateur. Il verra alors tout son corps, sa position et ces gestes reproduits fidèlement dans la réalité virtuelle.
Comment augmenter l’immersion à moindre coût ?
Accroître le potentiel immersif d’une expérience VR n’implique pas nécessairement de lourdes dépenses matérielles et humaines. Des données élémentaires sont à prendre en compte au cours de la construction même du contenu (scénario, graphismes, sound design, interactions, etc.) pour garantir l’immersion de l’utilisateur. Néanmoins, quelques astuces, peu coûteuses, peuvent grandement intensifier l’immersion de l’utilisateur.
Ces techniques sont d’autant plus simples à mettre en place, que la plupart des agences de réalité virtuelle et de leurs clients doivent faire appel à un opérateur, pour des raisons de pilotage et de sécurité. Voici donc quelques pistes qui vous permettront de repousser aisément les limites de l’immersion :
- Utiliser un ou plusieurs ventilateurs pour créer une sensation de vent
- Utiliser un chauffage portatif, pour créer une sensation de chaleur
- Utiliser un brumisateur, pour créer une sensation de pluie
- Craquer une allumette, pour créer une odeur de brûlé
- Utiliser des huiles d’essentielles adaptées à l’expérience
- Employer des comédiens, pour interagir avec le corps réel de l’utilisateur
- Mettre en place des textures de sol cohérentes avec l’expérience
- Installer l’utilisateur sur un siège à mouvement ou un siège vibrant
- Utiliser un simulateur dans le cadre d’expériences de conduites de véhicules
- Allumer un caisson de basse lors des scènes les plus intenses
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