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Les casques autonomes de réalité virtuelle et leurs usages

Oculus Go, un des casques autonomes de réalité virtuelle

Crédits photos : Marc Mueller (Unsplash)

La réalité virtuelle est en voie de démocratisation, la multiplication des salles d’arcade en est un premier indice. L’intérêt des particuliers pour les techniques immersives grandit lui aussi. Les visiteurs grand public se pressent de plus en plus au cœur des salons technologiques. La sortie régulière de casques autonomes est un fort marqueur de cette mutation, à l’instar de Laval Virtual avec 10 000 visiteurs lors des journées Grand Public. Technologiquement moins complexes et économiquement plus accessibles, ils en viennent même à concurrencer les casques connectés. Quels casques autonomes existent-ils sur le marché de la réalité virtuelle aujourd’hui et quels usages peut-on en faire ?

Casques autonomes, connectés, mobiles : quelles différences ?

Le marché actuel du matériel de réalité virtuelle offre une grande diversité en matière de matériel. Côté casques VR, il en existe trois types pour des attentes et des usages différents : autonomes, connectés et mobiles. Chaque casque a une cible distincte, de par les usages que l’utilisateur peut en faire, eux-mêmes dépendants des performances techniques de l’appareil. Ainsi, on n’utilisera pas un casque mobile de la même manière qu’un casque connecté. Mais alors, quel casque VR choisir ?

Les casques mobiles : les plus accessibles du marché

Lorsque l’on est novice, on cherche avant tout un casque qui soit facile à utiliser et dont le prix ne nous fasse pas reculer. Les casques mobiles apparaissent ainsi comme un choix approprié. À première vue, ils ressemblent à un casque VR classique, prenant la forme d’un boitier que l’on enfile sur la tête. À l’exception qu’il a besoin d’un smartphone pour fonctionner. En effet, l’utilisateur doit placer son mobile qui va alors lui servir d’écran et d’appareil pour lancer les applications. Le casque mobile est doté de lentilles en verre qui permet de diviser l’image et la répartir à chaque œil.

Au milieu des années 2010, à la sortie des premiers casques VR tels qu’on les connait aujourd’hui, plusieurs casques mobiles sont entrés sur le marché, à l’image du Samsung Gear VR en 2015 et du Google Daydream View en 2016. Google a même imaginé un dispositif à moindre coût pour permettre à tout le monde d’expérimenter la réalité virtuelle. Le Google Cardboard est un casque mobile en carton à monter soi-même et qui coûte seulement 15€. D’ailleurs, le prix reste l’argument principal de ces casques mobiles qui varient autour des 100€. Cependant, leur usage est limité dû au fait que les performances dépendent entièrement du smartphone utilisé. Rapidement, ils se font supplanter par les premiers casques autonomes qui ont émergé en 2017. Aujourd’hui, les casques mobiles sont en fin de course, si bien que le Google Daydream VR va devenir obsolète.

Le Google Cardboard, un casque VR en carton – Crédits photo : L’Ère Numérique

Les casques autonomes rattrapent les casques connectés

À l’opposé, les casques connectés offrent des performances optimales et un usage beaucoup plus complets. Ces casques de réalité virtuelle fonctionnent grâce à un ordinateur auquel ils sont reliés par un fil. Les premiers casques dans l’histoire de la VR sont des casques connectés, par exemple l’Oculus Rift en 2012 et le HTC Vive en 2015. Ces casques permettent de vivre des expériences immersives complexes. Ils offrent un suivi complet de l’utilisateur, c’est-à-dire de sa tête et de son corps. L’image est aussi beaucoup plus fidèle grâce à une résolution nettement améliorée. Mais leur prix élevé ne permet pas d’envisager un usage privé. C’est pourquoi ce sont généralement des casques destinés aux professionnels et aux développeurs, à l’image du HTC Vive Pro.

Néanmoins, la frontière entre casques connectés et casques autonomes se réduit petit à petit. Aujourd’hui, les casques autonomes, c’est-à-dire sans connexion filaire, se multiplient et se complexifient, offrant parfois le suivi complet du mouvement ou le hand tracking. Récemment, lors du CES 2020 à Las Vegas, l’entreprise chinoise Pico a révélé le Neo 2, le premier casque autonome avec eye-tracking intégré. Désormais, les casques autonomes n’ont pas à rougir de leurs performances techniques, concurrençant de plus en plus les appareils les plus sophistiqués du marché de la réalité virtuelle. Plus besoin donc d’ordinateur haut de gamme à un coûts élevé puisque tout le système de fonctionnement est intégré dans le casque.

Les casques VR connectés comme le HTC Vive sont reliés à un ordinateur par un fil. – Crédits photos : Prisma

De Pico à Oculus, les grands fabricants de casques autonomes

Une grande variété de casques et d’usages

Plus de deux ans après le lancement du premier casque autonome de réalité virtuelle, le Pico Goblin, une multitude d’appareils est sortie sur le marché. Le projet du spécialiste chinois des casques tout-en-un a amorcé une vague chez les autres grands fabricants. Peu après, courant 2018, l’Oculus Go du géant Facebook a pointé le bout de son nez. C’est l’un des premiers casques autonomes à avoir intégré le marché de la réalité virtuelle. Lorsqu’on le compare avec les casques plus récents, il n’offre par exemple pas un suivi de mouvement du corps entier, mais sa qualité technique permet aisément de jouer à un jeu ou regarder un film. L’Oculus Go reste une référence dans sa catégorie avec un très bon rapport qualité/prix.

En comparaison, le Lenovo Mirage Solo fait le double du prix, 310€ contre 160€. C’est un concurrent direct du casque de Facebook, ayant lui aussi le suivi de mouvement 3DoF. Néanmoins, il se démarque par la qualité de sa résolution, offrant une image en 4K, et il propose aussi une vision en réalité augmentée. Par ailleurs, l’ajout d’un contrôleur spécifiquement conçu permet le suivi du mouvement 6DoF. A sa sortie, le casque de Lenovo représentait la preuve d’une nette amélioration technique des casques autonomes.

Au même titre que l’Oculus Go, le casque de Lenovo est destiné au grand public et à donc des usages particuliers. Mais très rapidement, le marché professionnel s’est intéressé au potentiel des casques autonomes. En 2018, HTC s’est lancé dans l’aventure en lançant le Vive Focus. D’abord uniquement commercialisé en Chine, il s’est ensuite ouvert au marché américain. Le HTC Vive Focus se veut être un casque autonome haut de gamme exclusivement réservé à des usages de business comme la formation. La deuxième version de la série, le Vive Focus Plus, offre le suivi de mouvement 6DoF ainsi que des lentilles beaucoup plus performantes qui atténuent fortement l’effet de grille. Avec les professionnels comme nouvelle cible, on peut imaginer des casques autonomes de plus en plus adaptés à des expériences de réalité virtuelle complexes.

Des casques autonomes à la pointe de la technologie

En 2019, le marché des casques autonomes s’est accéléré avec la sortie de l’Oculus Quest en mai dernier. Certains le considèrent déjà comme le meilleur à l’heure actuelle. Il s’agit d’une version améliorée de l’Oculus Go. Contrairement à lui, il est doté du suivi de mouvement 6DoF grâce à ses deux contrôleurs. Il affiche également un meilleur processeur et un écran beaucoup plus nette grâce à une résolution améliorée, meilleure que celle de son confrère l’Oculus Rift. Toutes ces performances permettent de vivre des expériences de plus en plus immersives et convaincantes. Par ailleurs, en décembre 2019, Oculus a annoncé l’ajout du hand tracking à son Quest, grâce à des capteurs situés aux quatre coins de la visière. C’est une première pour les casques autonomes, qui s’arment de technologies avancées pour concurrencer les casques connectés.

De la même manière, Pico a dévoilé lors du CES 2020, qui a eu lieu du 7 au 10 janvier à Las Vegas, la deuxième version de son casque Neo. Le Pico Neo 2 est le premier casque à avoir l’eye-tracking intégré. Fourni par Tobii, il actionne le suivi oculaire ainsi que le rendu fovéal qui permet de se rapprocher le plus possible de la vision humaine grâce à une mise au point automatique. Aucune sortie grand public n’est prévu pour le moment, le casque se destinant avant tout à des usages professionnels. Mais cette annonce entrevoit la montée en gamme des casques autonomes, devenant de plus en plus performants au point de pouvoir être utilisés pour des expériences beaucoup plus complexes qu’un jeu-vidéo.

Mobilité, performance et aisance d’utilisation

Les casques autonomes sont donc devenus de sérieux concurrents des casques connectés, majoritairement utilisés aujourd’hui. Ces matériels se sont en effet considérablement améliorés. Aujourd’hui, leurs performances permettent des usages professionnels, avec tous les avantages d’un casque autonome : mobilité, accessibilité et indépendance. Leur perfectionnement fait aussi avancer la réalité virtuelle chez le grand public. Faciles d’utilisation, les casques autonomes n’ont pas non plus besoin d’un PC ultra performant pour fonctionner. Il n’est donc pas nécessaire d’être un tech freak pour se lancer dans l’aventure VR/AR.

Toutefois, l’un des désavantages de ces casques autonomes reste l’accès au contenu immersif. Chaque casque dispose de sa propre plateforme avec une boutique d’applications. Celle-ci varie d’une marque à l’autre. Les contenus peuvent parfois donc être limités. Dans le cadre de la sortie récente de l’Oculus Quest, Facebook a détourné ce désagrément. Grâce à une technologie appelée Oculus Link, on peut transformer un Quest en son équivalence connectée, le Rift. En branchant le Quest sur un PC, l’utilisateur peut avoir accès à un catalogue d’applications plus grand en se rendant sur des plateformes en ligne, comme SteamVR. Cela permet donc d’accéder à des expériences de réalité virtuelle plus avancées sur un casque autonome.

Sources : Digital Trends, Road to VR, The Wirecutter

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