Comment et pourquoi les données sont-elles collectées pendant les expériences immersives ?
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La data soulève actuellement un grand nombre de questions : quelles données sont collectées ? Comment la data est-elle utilisée par les entreprises ? Quel impact sur notre vie privée ? Les données interrogent car elles sont partout ! Sans nous en rendre compte, nous fournissons des informations aux entreprises. L’industrie XR a su s’emparer de cette nouvelle source de renseignements. Les fournisseurs de solutions mettent à profit la data pour concevoir des expériences encore plus immersives.
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Sans nous en rendre compte, nous fournissons des données numériques. Ces données représentent aujourd’hui un enjeu important pour les entreprises. Au-delà d’un usage marketing, elles peuvent aider à cerner le comportement d’un client (ses manques, demandes, besoins) et ainsi améliorer l’offre et les services d’une entreprise. Collecter des données pour enrichir l’expérience utilisateur ; c’est aussi l’enjeu de la data dans l’industrie XR. Quelles données sont collectées ? Quelle technologie sont utilisées pour cette collecte ? À quoi servent toutes ces données ?
Data et XR : de la visualisation à la quête des données
Lorsque l’on parle de données dans le monde de la réalité virtuelle, on pense systématiquement à la data visualisation. Cet usage est commun dans plusieurs secteurs d’activité depuis quelques années déjà. Dans le monde de l’énergie, les agents se dotent d’un casque de réalité augmentée pour apercevoir les emplacements des réseaux souterrains de gaz ou d’électricité. En architecture, la data visualisation est idéale pour visualiser un projet de construction avant sa sortie de terre. En médecine, la méthode permet de concevoir des médicaments plus rapidement en visualisant la structure de molécules complexes, et de voir les données d’un patient afin de préparer une opération à haut risque.
La data visualisation a notamment permis un gain de temps considérable, conséquence d’une diminution des erreurs et mauvais calculs. Mais au-delà de visualiser concrètement des données, les professionnels de la XR ont flairé d’autres usages intéressants. Aujourd’hui, la collecte de données peut servir à l’amélioration des expériences immersives. Côté fournisseur et utilisateur, la data devient un appui indéniable pour proposer des expériences personnalisées et pertinentes.
Marketing et formation : des secteurs bouleversés par la data
Dans l’univers de la XR, les données ont un potentiel d’analyse et d’optimisation. En collectant de la data sur le comportement des utilisateurs, on peut considérablement améliorer une solution immersive. En se basant sur cette perspective-là, deux secteurs d’activité se démarquent : le marketing et la formation. À quoi servent les données dans ces deux milieux professionnels ?
Dans le domaine du marketing, la collecte de données change les choses. Avant, les analystes se basaient sur des focus groupes, des sondages et des questionnaires pour avoir des retours de satisfaction. Aujourd’hui, il est possible de récolter des données sur le comportement des clients directement pendant leur achat. On peut désormais identifier l’engagement d’un client envers un produit, ce qui influence son achat, ce qui l’attire le plus en termes de marketing.
Côté formation, il est intéressant de collecter des données sur les décisions de l’utilisateur. Pendant une expérience immersive, on peut avoir des réactions involontaires, des regards furtifs, une accélération du rythme cardiaque. Pour les formateurs, ce sont aussi des indices qui permettent de cerner les compétences d’un apprenant. C’est un nouveau référentiel qui entre en jeu dans le monde de la formation.
Comment les données sont-elles collectées pendant une expérience XR ?
Eye-tracking, biofeedback, données biométriques… Ces trois termes sont associés à la récupération des données pendant une expérience immersive. Pour collecter de la data dans ce milieu-là, il est nécessaire de se baser sur les réactions corporelles et comportementales des utilisateurs. On va ainsi analyser le rythme cardiaque, les mouvements des yeux, les gestes du corps etc. Ces données apportent des indices sur les décisions qu’a prises ou va prendre l’utilisateur. Pour collecter toutes ces données, plusieurs méthodes sont utilisées.
L’eye-tracking permet de suivre les mouvements du regard. Grâce à cette technologie, nous sommes en mesure de savoir où l’utilisateur a posé ses yeux. Dans le domaine du marketing, on peut notamment voir où un client a regardé, quel type de contenu a plus attiré son œil. Pendant une formation, c’est un bon indice pour savoir si l’apprenant a bien analysé tous les éléments de son environnement avant de prendre une décision.
Les données physiologiques sont également intéressantes à récolter et à mettre à profit pendant une expérience immersive. Il s’agit ici de capter un rythme cardiaque, une respiration, une température du corps : c’est ce qu’on appelle le biofeedback. Ces données sont ensuite utilisées pour actualiser l’expérience immersive en temps réel. Cette technique est beaucoup utilisée dans le monde de la thérapie et de la rééducation, pour la gestion du stress, les phobies, l’anxiété, etc. Ces données peuvent être captées grâce à des wearables ou bien des combinaisons comme la Teslasuit.
Données biométriques : des expériences plus naturelles et personnalisées
Les données biométriques, notamment les mouvements et les gestes, sont captées grâce à des capteurs, posés sur le corps de l’utilisateur ou autour de lui. L’un des premiers avantages, c’est qu’on peut transmettre les données réelles dans le monde virtuel. C’est le principe même de la motion capture. C’est aussi un moyen, une nouvelle fois, d’analyser le comportement d’un consommateur.
Les données biométriques sont de plus en plus utilisées à des fins d’authentification mais pas uniquement. Les captations oculaire, labiale, et données biométriques en général, sont autant d’outils favorisant le “naturel” dans les environnements virtuels comme chez les humains virtuels. Grâce à une captation en temps réel, elles améliorent considérablement les expériences XR.
Les données que l’on partage ne se résument donc pas à notre identité. Elles englobent également nos comportements et nos réactions, voulus ou incontrôlés. Toute cette data est une mine d’or pour les fournisseurs d’expériences immersives, qui peuvent ainsi les optimiser au plus haut point. Pour les utilisateurs, la question de la protection et de la réutilisation de ces données se pose naturellement. Comment assurer la protection des données que l’on transmet sur nous-mêmes ? C’est une des problématiques principales des Laval Virtual Days : XR Data, le 18 mai dans le Laval Virtual World. L’inscription est gratuite !