Le monde virtuel PRIMS offrira de nouvelles expériences créatives pour les artistes et les utilisateurs.
Crédits photos : Sensorium
Sensorium, société fondatrice de Sensorium Galaxy, une plateforme sociale en réalité virtuelle, a collaboré avec le musicien français Jean-Michel Jarre. Ensemble, ils imaginent un futur de la musique et des spectacles où les artistes créent des narrations plus immersives et construisent une relation privilégiée avec leurs fans. Dans cet article de blog, Alisa Sokolova, Responsable des relations publiques, a résumé les messages clés de l’annonce de ce partenariat, partagés pendant l’événement tech le plus important au monde : le Web Summit. Sensorium sera présent à VRDays 2021 dans le Laval Virtual World pour présenter cette nouvelle collaboration.
Le père de la musique électronique Jean-Michel Jarre a annoncé durant le Web Summit 2021 de Lisbonne la co-création d’un monde virtuel et de spectacles en VR dans le métavers Sensorium Galaxy. Le musicien, détenteur de nombreux records Guinness, sera l’ingénieur son de Motion, un monde virtuel consacré à la pleine conscience, en créant un environnement sonore immersif qui transmet un sentiment de présence par le biais d’éléments visuels et sonores très engageants.
Jean-Michel Jarre, dont la dernière performance en VR a été vue 75 millions de fois, est monté sur scène avec Sasha Tityanko, Directrice générale adjointe de Sensorium, pour partager leur vision sur la VR en tant que nouvelle forme artistique, et discuter de la manière dont les créateurs peuvent exploiter la réalité virtuelle pour créer de nouveaux types de contenus sans contraintes physiques.
La VR est aujourd’hui une page blanche
Dans le monde réel, les créateurs doivent obéir aux lois de la physique. Le public ne défie pas la gravité et ne flotte pas autour de la scène, les peintures restent coincées dans les tableaux, et la musique n’affecte pas la météo lors d’un festival en plein air. Avec la réalité virtuelle, les règles traditionnelles ne s’appliquent pas et l’imagination devient la seule limite.
En travaillant main dans la main avec des entreprises technologiques, les plus grands esprits créatifs peuvent créer pour la première fois depuis l’invention du cinéma à partir du premier principe. Développeurs, artistes, réalisateurs, musiciens, producteurs et storytellers doivent se réunir pour trouver de nouveaux récits pour ce média, les combiner avec des images à couper le souffle et un son captivant pour faire découvrir le potentiel de cette nouvelle technologie. Dans Sensorium Galaxy, Jean-Michel Jarre, ainsi que d’autres artistes qui ont rejoint la plateforme, dont Armin Van Buren et David Guetta, profiteront de ces possibilités en créant des environnements et spectacles VR multidimensionnels à partir de leur imagination.
La VR sert de lien avec le métavers et les plateformes sociales de la nouvelle génération
Bien que le métavers devient un mot à la mode, seulement une poignée de personnes connaît ses composants clés. La première étape c’est de comprendre ce qui ne va pas avec les réseaux sociaux aujourd’hui. Les gens commencent à ressentir qu’ils ne sont que des produits pour Facebook, Instagram et d’autres plateformes, ou des spectateurs plutôt que des acteurs, et des créateurs. C’est pourquoi les publics les plus jeunes ont tendance à quitter ces réseaux sociaux de plus en plus. Au contraire, la réalité virtuelle et les métavers offrent un sentiment de présence, un encouragement pour agir et co-créer, et pas seulement faire défiler les expériences lisses des autres. Les plateformes de la prochaine génération placeront l’utilisateur au centre de leurs propres récits, laissant leur rôle de spectateur silencieux derrière.
Le partenariat entre Sensorium et Jean-Michel Jarre a pour but de montrer l’exemple que les entreprises technologiques et les artistes peuvent travailler ensemble pour faire naître des expériences sociales nouvelles, centrées autour d’aventures partagées et de récits multidimensionnels.
Permettre de nouvelles narrations
La différence majeure entre la VR et les autres formes artistiques comme un film, un livre ou une chanson, c’est que ces dernières ont une narration linéaire. Imaginez que vous soyez en train de regarder un film avec un ami. À la fin de la journée, vous verrez tous les deux la même chose : la même histoire et le même traitement créatif. Peu importe le nombre de fois que vous le regardez, l’histoire ne change pas. Il y a une narration préétablie choisie par quelqu’un d’autre : le scénariste, le réalisateur et le producteur du film.
Au contraire, la VR n’est pas linéaire. Les utilisateurs peuvent avoir des milliers de narrations, pendant le même événement, qui se dévoile selon les choix qu’ils font. Chaque personne qui rejoint l’expérience fait partie du processus créatif en suivant son propre récit et son cheminement personnel. Cela permet aux artistes d’imaginer autant de nombreuses alternatives narratives qu’ils veulent, rendant l’expérience de chaque utilisateur unique. En conséquence, même si on regarde le même spectacle VR à plusieurs reprises, chaque visionnage sera entièrement différent. Dans Sensorium, cela veut dire qu’on va vivre un concert sous plusieurs angles, mais aussi l’influencer, transformer le décor et faire de nouvelles rencontres créatives. En d’autres termes, la VR est l’environnement idéal pour l’émergence de nouvelles narrations, en tant que produit des interactions entre l’artiste et le public.
Favoriser des interactions artiste-fan plus fortes
La réalité virtuelle aide à casser le quatrième mur entre un artiste et ses fans. En VR, les amateurs de concert peuvent approcher l’artiste aussi près qu’ils le veulent et partager avec lui les expériences en 3D dans le même espace virtuel. Aujourd’hui déjà, de plus en plus de célébrités préfèrent la communication directe avec leurs fans via des lives sur Instagram et d’autres chaînes. La VR va permettre d’aller plus loin. Comme Jean-Michel Jarre l’a expliqué lors du Web Summit: “En VR, je peux avoir de vraies interactions avec le public, et non une communication à sens unique, où je parle et où les autres ne peuvent que réagir, avec des émojis ou de courts commentaires.”
L’immersion sonore
Tout cela est impossible sans un environnement soigneusement conçu. L’immersion est la clé. Mais lorsque les gens en parlent, ils ont tendance à se référer principalement aux visuels. Pourtant, le son est tout aussi important. Comme Quentin Tarantino l’a dit, le son c’est 50% d’un film. En VR, son rôle est même plus grand. Dans les mondes virtuels, avec leurs environnements immersifs et en constante évolution, les sons stéréo ou mono semblent trop élémentaires et pas adaptés à l’espace. Pour accompagner des visuels multidimensionnels, les artistes sont encouragés à expérimenter et à créer des sons multicanaux, ambisonic et binauraux. Jarre pense que bientôt “le stéréo deviendra ce que la mono était pour nos grands-parents : une sorte de gramophone du 21e siècle”. “J’espère que les musiciens profiteront de ce nouveau médium et de ses techniques. Les nouveaux artistes et ceux qui émergent devraient penser à créer avec ces sons binauraux et multicanaux”, explique-t-il.
Fournir un environnement pour des collaborations avec de l’IA
Les espaces virtuels deviennent également des berceuses pour les collaborations créatives sortant tout droit de la science-fiction. Par exemple, une performance conjointe entre un artiste et des DJs virtuels pilotés par de l’IA, dont le pionnier est Sensorium. “L’IA va devenir la plus grande révolution pour notre société et pour des artistes comme nous. Avoir une autre version de moi ou de quelqu’un d’autre comme un DJ virtuel qui performerait à côté de moi, en VR, est aussi magique que la technologie peut l’être”, partage Jean-Michel Jarre. Le musicien ne croit pas en cette vision dystopique du futur où des DJs virtuels et l’intelligence artificielle mettront fin aux musiciens. À la place, il voit ça comme un outil formidable pour accroître les possibilités créatives.
Rendre l’art plus accessible
La VR joue le rôle d’un égaliseur. Clairement, l’art devrait être accessible à tous, et pourtant des millions de personnes sont encore tenus à l’écart de nombreuses expériences aujourd’hui. Le monde réel a tellement de barrières : les scènes au théâtre, les escaliers dans les musées, les foules immenses dans les concerts. Sans oublier le fait de devoir se rendre à un événement (conduire, prendre le métro ou l’avion). La VR est un grand pas en avant pour l’accessibilité. Elle permet à quelqu’un qui est isolé géographiquement, socialement ou à cause d’un handicap, de participer à un événement en même temps que d’autres participants. Elle démocratise le divertissement.
D’un autre côté, n’importe qui dans un monde virtuel est libre de faire ce qu’il veut. On peut choisir un avatar ou un alter-ego virtuel et vivre la vie dont on a toujours rêvé. Jeune et beau, mature et sage, comme un alien ; tout ce qui reflète votre monde intérieur ou votre humeur. Il ne s’agit pas de se cacher derrière une façade virtuelle, mais plutôt de devenir la personne qu’on a toujours voulu être. Cela permet de s’échapper des étiquettes sociales. Nous pouvons entrer en contact avec les autres pour ce que nous sommes vraiment, sans être jugés pour notre apparence, notre statut social ou notre revenu perçu.