Crédits photos : Dong Pung (Pixabay)
Dans le cadre d’un webinar organisé par le studio de création 4D Créa, le directeur général Laurent Koucem a fait un large tour d’horizon des effets positifs de la réalité virtuelle dans le secteur de la formation. La conférence en ligne présentait également une nouvelle solution, Irwino, centrée autour de la formation immersive à la prévention et à la sécurité. Quelles sont les vertus pédagogiques de la réalité virtuelle ?
La réalité virtuelle est aujourd’hui un outil largement adopté par les entreprises. De nombreux secteurs d’activité font appel aux techniques immersives pour compléter leur contenu traditionnel. Médecine, commerce, industrie, transports… il existe un grand nombre de formations en réalité virtuelle. Le domaine de la formation en prévention et sécurité est particulièrement friand de l’immersion. Ce sont deux sujets où la réalité virtuelle a les plus gros impacts.
Pourquoi utiliser la réalité virtuelle pour la formation ?
Plus de présence, d’attention et de concentration
La réalité virtuelle est reconnue pour être parfaitement adaptée à la formation. La VR permet d’être dans un environnement cohérent, simple d’accès, et avec les mêmes proportions. Le gros plus de l’immersion en réalité virtuelle c’est avant tout le sentiment de présence, qui est très accru. De plus, elle est capable de générer un univers numérique qui ressemble au réel. Pour l’utilisateur qui se plonge en immersion, il n’y a aucun effort cognitif à faire. Les plus débutants ne sont pas déroutés face à leur environnement de travail digitalisé.
Ainsi, la réalité virtuelle s’invite dans les outils traditionnels de formation. Parfois, elle dépasse même leurs performances et offre un meilleur terrain d’apprentissage. Le taux de concentration et de mémorisation est inégalé, grâce à un engagement fort. On enregistre un taux d’attention de 100%. Lorsque le stagiaire porte le casque, il plonge entièrement son regard dans l’environnement virtuel. Il ne peut pas faire autre chose ou voir quelqu’un d’autre. Il n’y a aucune distraction extérieure, si bien qu’il est seul face à la situation et ses responsabilités. C’est particulièrement intéressant pour les formations en sécurité où l’on doit prendre des décisions rapidement et souvent seul.
Apprendre par les gestes et grâce à “l’ancrage positif”
La réalité virtuelle semble ainsi être l’outil idéal pour la formation pratique. On peut recréer toutes les situations, mêmes les plus rares et les plus dangereuses, le tout sans risques et sans danger. Ce qui n’est pas possible en formation présentiel, où l’apprentissage peut rester parfois très théorique. Dans une formation en réalité virtuelle, on retient plus facilement. La VR permet de faire un travail sur la mémoire musculaire, car le stagiaire répète les gestes à faire dans la simulation numérique. Ainsi, on enregistre un taux de rétention de 80% (un an après la formation), contre seulement 20% pour une formation classique moins interactive et immersive.
Ce qui est intéressant également, c’est les sensations ressenties par les apprenants. En formation virtuelle, on parle souvent “d’ancrage positif”. Les stagiaires se souviennent généralement qu’ils ont réussi quelque chose lors de leur formation virtuelle. Car ils répètent les gestes et les situations jusqu’à avoir la solution. C’est complètement différent d’une formation traditionnelle plus théorique, où on apprend plus que l’on pratique. Avec la réalité virtuelle et cette notion d’ancrage positif, on donne plus de confiance à l’apprenant. Ainsi, il refera les gestes plus facilement lorsqu’il se retrouvera dans une situation à risques réelle. Les formateurs et les apprenants privilégient fortement la VR. On note que 85% des salariés qui ont suivi une formation virtuelle déclarent qu’ils préfèrent apprendre en réalité virtuelle.
Réalité virtuelle : quels avantages logistique et commercial ?
Une installation et une configuration simplifiées
Reste à savoir si la réalité virtuelle détient tous les points positifs pour son adoption massive. Aujourd’hui, l’un des points noirs c’est l’accessibilité de l’outil. Dans des secteurs comme l’éducation, le budget demandé pour mettre en place des sessions d’apprentissage virtuelles peut être un frein. Mais aujourd’hui, avec le développement accru du hardware, la réalité virtuelle devient de plus en plus accessible. Dans le milieu professionnel, beaucoup de solutions sur étagères existent, auxquelles les entreprises peuvent accéder et utiliser. La seule condition c’est d’avoir un casque de réalité virtuelle sous la main.
Le marché de réalité virtuelle met à disposition des casques autonomes. Moins chers et techniquement moins complexes, ils sont plus accessibles pour les débutants qui se lancent dans la réalité virtuelle. 4D Créa plébiscite d’ailleurs les casques autonomes et les conseille à ses clients. Pour Laurent Koucem, directeur général, c’est “le meilleur support”. En effet, ils sont idéals pour de courtes expériences et faciles d’utilisation pour les clients, à la différence des casques VR qui sont connectés à un ordinateur. Les casques autonomes sont sans fil, facile à transporter, à brancher et à configurer. Ils sont évidemment plus abordables ; on trouve des modèles très performants autour des 450-500€. On est loin des milliers d’euros nécessaires pour se procurer un casque connecté et un PC avec de hautes performances. Les casques autonomes n’ont rien à envier aux casques connectés. Il y a de plus en plus d’innovation, comme récemment le hand tracking sur l’Oculus Quest.
Quid de l’intérêt pour les formateurs ?
Pour les formateurs qui souhaitent se procurer une formation virtuelle prête à l’emploi, il n’y a donc aucune contrainte logistique. S’ils travaillent avec un casque autonome comme l’Oculus Quest, tout le matériel se trouve à leur disposition : manettes, casques, etc. Par ailleurs, 4D Créa fournit un accès à internet partout, même dans les zones blanches. Avec la solution autonome, il y a donc moins de matériel à transporter et c’est plus économique.
De manière générale, les clients sont ravis d’intégrer une formation virtuelle, c’est un réel atout pour séduire les entreprises. Cela permet de se démarquer de la concurrence grâce à des modules plus ludiques. De plus, les formateurs remarquent aussi que l’engagement des stagiaires est plus fort. Ils se retrouvent virtuellement dans l’action, se dépassent et font les exercices à fond comme s’ils étaient en situation réelle. De plus, les formateurs peuvent facilement observer les réactions émotionnelles des stagiaires. Car ils se retrouvent vraiment seuls face à la simulation, et ne peuvent pas chercher le regard du formateur ou des collègues pour se rassurer. C’est donc très intéressant pour analyser le comportement et la prise de décisions des apprenants.
Des formations virtuelles pour la sécurité et la prévention
L’observation est le premier des apprentissages
Dans le domaine de la sécurité et de la prévention, le catalogue des formations virtuelles est riche. Une typologie est facilement réalisable. La première des catégories fait référence aux formations virtuelles pour l’apprentissage théorique. Souvent, elles prennent la forme de visites de lieux de production. Il s’agit surtout d’observer les personnes qui y travaillent. C’est un format intéressant pour former les nouveaux salariés afin qu’ils se projettent sur la chaîne de production. Le groupe Ferrero a notamment conçu une visite virtuelle d’une de ses usines.
La deuxième catégorie de formation en réalité virtuelle relève de la chasse aux risques. Le stagiaire évolue dans un environnement numérique dans lequel il observe un autre collègue, par exemple dans un atelier industriel. Il doit remarquer si et quand celui-ci fait des erreurs ou se met en danger. Ce genre de diagnostic visuel est un bon outil de présentation pour une journée sécurité.
Mettre le stagiaire en situation et le faire pratiquer
Les deux premières catégories sont particulièrement adaptés au milieu industriel. Mais d’autres domaines sont concernés par les formations en réalité virtuelle. Par exemple, dans le secteur bancaire, on peut faire suivre une formation pour la prise de décision : comment faire face à une agression ? Ces formations génèrent des scénarios à embranchement, où chaque décisions du stagiaire a des conséquences variables. Une entreprise a notamment imaginé une opération de sensibilisation pour encourager les inscriptions au cours de secourisme. Il s’agit d’une simulation d’attaque terroriste, dans laquelle il fallait identifier les personnes à aider en premier. Cela permettait de tester les connaissances en gestes de premiers secours.
Enfin, la formation virtuelle pratique par excellence, c’est la simulation technique. Là, on projette directement le stagiaire dans son espace de travail. Il y reproduit des gestes de son quotidien de travail, ou apprend une manipulation précise : conduire un camion, éteindre un incendie. Cette formation est particulièrement intéressante pour obtenir le retour précis des formateurs, qui peuvent observer toutes les décisions prises. Ces formations peuvent permettre d’acquérir des compétences particulières en matière de sécurité. 4D Crea a imaginé une nouvelle solution, Irwino, pour la formation en sécurité incendie. FireVR forme des employés à bien prendre en charge un incendie dans un bureau ou une usine : faut-il systématiquement appeler les secours ? Quel extincteur utiliser ? Comment activer l’alarme incendie ? Cette formation guide les stagiaires et leur permet d’appréhender une situation réelle dans une simulation entièrement numérique et sans risques.
La création d’une simulation sans risques est le premier avantage des formations en réalité virtuelle. C’est pourquoi la technologie s’adapte particulièrement au domaine de la sécurité et de la prévention. Elle est de plus en plus approchée par les entreprises, qui doivent trouver des solutions alors que le monde du travail est profondément bouleversé par l’adoption du télétravail en masse. La réalité virtuelle s’utilise alors pour faire travailler ses employés à distance, notamment dans les secteurs industriels où le présentiel est important voire essentiel. Cette mutation du travail entraîne naturellement un développement de l’intérêt pour les techniques immersives.